Page 459 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
P. 459

420                  Mf-DICAMENTS EN RELATION A VEC DES SYSTÜMES HORMONAUX

             6.2.  RÉGULATION

            La biosynthèse des hormones stéroïdes s'effectue de façon pulsatile chez la femme et
            continue chez l’homme ; elle est contrôlée par l'axe hypothalamo-hypophysaire.
              L'hypothalamus libère la gonadoréline (LHRH) qui entraine la sécrétion hypophy­
            saire des hormones FSH (folliculostimuline) et LH (hormone lutéinisante chez la
            femme ; appelée aussi ICSH ou Interstitial Cell Stimulating Hormone chez l'homme),
            gonadotrophines responsables de la production d'estradiol et de progestérone, chez
            la femme et de testostérone chez l'homme. L'hypothalamus produit également le
            Corticotrophin Releasing Factor (CRF) qui déclenche, au niveau de l'hypophyse, la
            sécrétion d'ACTH (Adreno Cortico Trophic Hormone), puis la production de cortisol
            par les surrénales.
              Un rétrocontrôle complexe des hormones stéroïdes produites à la périphérie
            s’exerce sur l'axe hypothalamo-hypophysaire.


            6.3.  MODE D'ACTION
            Les stéroïdes agissent par l’intermédiaire de leur fixation sur un récepteur nucléaire
            commun à certaines hormones.
              Pendant plus de vingt ans, les récepteurs de stéroïdes ont été considérés comme
            étant essentiellement localisés dans le cytoplasme de la cellule, sous forme non
            active, et il était admis, qu'après activation, les récepteurs subissaient une transloca­
            tion vers le noyau. Cette notion a considérablement évolué, depuis peu d'années,
            avec les mises en évidence successives de gènes codant le récepteur des glucocorti­
            coïdes et le récepteur des estrogènes.
              Ainsi, il est admis que les stéroïdes traversent librement la membrane cytoplas­
            mique des cellules et se lient à des récepteurs nucléaires. Ces récepteurs constituent
            une "superfamille" de plus de quarante membres dont certains, dépourvus de ligand
            connu, sont des récepteurs-orphelins. Cette super-famille peut être divisée en trois
            grandes sous-familles selon leur degré d'homologie :
            -  la première comprenant les récepteurs d'hormones thyroïdiennes, les récepteurs
              de l'acide frans-rétinoïque et des récepteurs orphelins,
            -  la deuxième avec entre autres, les récepteurs de l'acide c/s-rétinoïque et des
              récepteurs orphelins,
           -  la troisième avec les récepteurs de stéroïdes et les récepteurs de la vitamine D.
              Les récepteurs d'hormones stéroïdes sont des protéines constituées :
           -  soit de sous-unités identiques (récepteurs des glucocorticoïdes, des estrogènes,
             des androgènes)
           -  soit de sous-unités différentes (récepteur de la progestérone).
             Sous certaines conditions expérimentales de stabilisation, les sous-unités des
           récepteurs peuvent être associées à des protéines appartenant à la famille des “Heat
           Shock Proteins" (HSP dont HSP 90). Les masses relatives de ces récepteurs sont
           comprises entre 250 et 350 KDa. Après dissociation, les masses relatives varient de
           60 à 170 KDa, elles correspondent à la forme dite "activée" du récepteur (figure 2).
             La structure de ces récepteurs renferme plusieurs domaines fonctionnels dont
           quatre, A/B, C, D, E, peuvent être distingués :
           - le domaine C intervient dans la fixation du récepteur nucléaire à l'ADN. Ce domaine
             est très riche en acides aminés basiques, arginine et lysine et en un acide aminé-
   454   455   456   457   458   459   460   461   462   463   464