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JOUER, TRAVAILLER, VIVRE…
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vous . Qu’importe, élevez leur goût, faites‑ en non pas des consomma‑
teurs mais des critiques vidéoludiques, exactement comme il existe des
critiques littéraires et gastronomiques. Il est important pour le joueur
de développer sa subjectivité, de consommer activement le jeu et d’être
conscient de ce qu’il ressent, jusqu’à pouvoir décrire verbalement ses
émotions et ses addictions. Jouer avec vos enfants permet de développer
leur sens critique, leur expression orale et leur subjectivité, en particulier
émotionnelle, mais aussi leur capacité à argumenter : c’est une excellente
chose s’ils vous contredisent, cela développe leur aptitude à plaider.
Conseil n° 4
Instaurez des crédits jeux vidéo. L’experte Jane McGonigal l’a par‑
faitement compris : le problème actuel, c’est que l’école est ennuyeuse
alors que les jeux vidéo sont stimulants. Si l’on pouvait transformer
l’école en jeu, l’équilibre serait rétabli. S’arrêter de jouer requiert
du self‑ control. Vous devez l’expliquer à vos enfants au moment de
l’arrêt, leur dire que ce qu’ils ressentent est normal, et que le self‑
control est une chose noble et difficile. Vous devez récompenser
le self‑ control à sa juste valeur. Pourquoi ne pas instaurer un taux
de change entre le travail et le jeu vidéo ? Un ratio entre 1 et 1,5
en faveur du temps de travail, cela fait deux heures de jeu gagnées
pour trois heures de travail. Le travail, ça peut désigner une foule
de tâche, comme laver la voiture, tondre la pelouse, faire les courses
ou faire ses révisions. Et aux tâches spéciales, comme gagner trois
points de moyenne en maths, on accorde des récompenses spéciales :
un nouveau jeu ou une nouvelle console, par exemple.
Conseil n° 5
Diversifiez le régime alimentaire en jeux vidéo. Le cerveau est
comme le système digestif, il s’épanouit dans une stimulation diversi‑
fiée et souffre d’une stimulation unique (d’où la pénibilité de l’école...).
Imposez donc un certain temps de jeux vidéo pratiqué debout ou
sur plateau – les jeux de fitness, par exemple. Placer ces jeux en
fin de séance est un excellent moyen de terminer en douceur, sans
faire souffrir le cerveau de la rupture entre jeu et devoirs. Si vous
pouvez diversifier encore plus le mix alimentaire avec des jeux de
1. C’est d’ailleurs la dernière génération où ce sera le cas.
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