Page 133 - Revue LITAR 2019
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39 : PEURS ET CROYANCES DES PATIENTS ATTEINTS DE
RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES SOUS
BIOTHÉRAPIE: ÉVALUATION PAR LE SCORE BMQ
W Triki, K Maatallah, D Kaffel, H Ferjani, W Hamdi, MM Kchir
Service de Rhumatologie, Institut Mohamed Kassab d'orthopédie
Introduction :
L'avènement des agents biologiques a significativement amélioré le pronostic des
rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC). Cependant, différentes idées et
croyances concernant les risques associés à l'utilisation de ces agents sont exprimées
par les patients. L’objectif de cette étude était d’évaluer les peurs et les croyances
des patients vis-à-vis de leurs traitements biologiques.
Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale portant sur les patients atteints de RIC :
Polyarthrite rhumatoïde (PR) répondant aux critères ACR-EULAR 2010 et
Spondyloarthrites (SpA) répondant aux critères de l’ASAS. Les patients sous
biothérapie sous cutanée ou intraveineuse depuis au moins trois mois ont été inclus.
Le questionnaire utilisé pour évaluer les peurs et les croyances était le BMQ
spécifique (Belief in Medication Questionnaire), et qui permet d’évaluer les
croyances des patients liées aux médicaments qui lui sont spécifiquement prescrits.
Chacun des patients a été soumis au BMQ spécifique au cours d’un entretien
téléphonique. Le BMQ spécifique est constitué de deux volets : le premier volet
comporte 5 questions liées à la nécessité du traitement, le deuxième volet comporte
5 questions qui évaluent les préoccupations en rapport avec la prescription. Chacun
des volets est constitué de cinq échelles graduées de 1 (désaccord fort) à 5 (accord
fort). Le BMQ spécifique est donc rendu sous la forme de deux scores allant de 5 à
25 et peut être exprimé sous la forme d’un différentiel nécessité-préoccupation
s’étendant de −20 à +20, qui est un équivalent du rapport bénéfice-risque perçu par
le patient.
Résultat :
Le BMQ spécifique a été soumis à 37 patients : 23 SPA et 14 PR. L’âge moyen des
patients était de 51,38[27-75] ans. Le sex ratio était de 1,05. La biothérapie était
administrée en moyenne depuis 16,84[0,5-90] mois. Il s’agissait de l’etanercept
chez 50% des patient PR et chez 60,9% des patients SPA, de l’adalimumab chez
21,4% des patients PR et chez 17,4% des patients SPA, de l’infliximab chez 21,7%
des patients SPA, du certolizumab chez 14,3% des patients PR et du tociluzimab
chez 14,3,% des patients PR. 75,6 % des patients (n = 28) ont jugé de la nécessité
du traitement qui leur était prescrit. Seulement 24,3 % des patients ont rapporté des
préoccupations importantes quant à la prescription des biothérapies, notamment au
risque de dépendance ou d’effets indésirables. Il n’y avait pas de différence 44
significative entre les patients atteints de PR et ceux atteints de SPA en ce qui