Page 275 - Revue LITAR 2019
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165 : INFLUENCE DE LA BIOTHÉRAPIE SUR LE PROFIL LIPIDIQUE
CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
Khalifa D, El Amri N, Frigui M, Baccouche K, Zeglaoui H, Bouajina E
Service de rhumatologie, hôpital Farhat Hached, Sousse, Tunisie
Introduction :
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR), une modification du bilan lipidique
apparait dès le début de la maladie avec un profil athérogène qui peut être modifié
par les traitements de la PR notamment les biothérapies. L’objectif de cette étude
était de déterminer l’influence des traitements biologiques sur le bilan lipidique au
cours de la PR
Matériels et méthodes :
Etude rétrospective monocentrique des patients ayant une PR traitée par un
traitement biologique dans le service de rhumatologie à l’hôpital Farhat Hached. La
dyslipidémie était définie par un rapport cholestérol total (CT)/HDLc> 5mmol/l ou
triglycéridémie (TG)>1,7 mmol/l ou un taux de LDL-c>3,5mmol/l.
Résultat :
79 patients étaient colligés. L’âge moyen des patients était 55,34. La durée moyenne
de l’évolution était de 12,27 ans [6 mois- 29 ans]. Le bilan immunologique était
positif dans 75,6% des cas. Le méthotrexate était prescrit dans 89,7% des cas, la
Sulfasalazine dans 36,7% des cas et le Leflunomide dans 15,2% des cas. Les anti
TNFα étaient prescrits dans 65,82% des cas. Les anti IL6 étaient prescrits dans
25,3% des cas. Chez les patients traités par les anti TNFα, après 6 mois, 50% avaient
une hypertriglycéridémie, 33,3% avaient un taux de LDL-c et cholestérol total
élevé. Après 12 mois du traitement, une stabilisation des paramètres lipidiques était
observée. Cependant, le rapport CT/HDL-c avait diminué. Pour les patients traités
par anti IL6, une hypertriglycéridémie était observée avant le début du traitement
dans 42,9% des cas, majorée à 60% après 6 mois du début du traitement. Le rapport
CT/HDL-c initialement augmenté dans 50% des cas a diminué à 20% après 6 mois
et s’est stabilisé à 12 mois du traitement.
Conclusion :
Tous les traitements biologiques peuvent perturber le bilan lipidique. Les anti TNFα
donnent une perturbation de tous les paramètres lipidiques mais avec une baisse du
marqueur d’athérogénicité (le rapport CT/HDL-c) qui pourrait expliquer la
diminution du risque cardiovasculaire par cette classe thérapeutique. Les anti IL6
donnent une perturbation du bilan lipidique avec une stabilisation après 1 an de
traitement.
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