Page 380 - Revue LITAR 2019
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261 : SYNDROME DE SJÖGREN PRIMITIF RÉVÉLÉ PAR UN
                KIKUCHI-FUJIMOTO

                Guermazi M, Yahyaoui S, Régaïeg N, Trabelsi S, Bouomrani S

                Service de Médecine Interne. Hôpital Militaire de Gabès. Gabes 6000. Tunisie

                Introduction :
                La maladie de Kikuchi-Fujimoto (MKF) ou lymphadénite histiocytaire nécrosante
                est  une  entité  clinico-pathologique  rare  et  d’étiologie  inconnue  qui  affecte
                principalement les jeunes femmes asiatiques. L'association de la MKF à d'autres
                maladies dysimmunitaires systémiques est rare et pose des problèmes de diagnostic
                qui représentent parfois un véritable défi pour le clinicien. Nous rapportons un cas
                original de cette maladie révélant un syndrome de Sjögren primaire (SSP).
                Matériels et méthodes :
                Femme  de  30  ans  et  sans  antécédents  pathologiques  fut  hospitalisée  pour
                polyadénopathie  fébrile  évoluant  depuis  15  jours.  L'examen  était  normal,  à
                l'exception  de  la  présence  de  multiples  adénopathies  cervicales  postérieures,
                axillaires et inguinales, mobiles sensibles et sans fistulisation. Le bilan étiologique
                était négatif, éliminant particulièrement la tuberculose active, les néoplasies solides
                et  les  hémopathies  malignes.  La  biopsie  d’un  ganglion  lymphatique  cervical  a
                montré des signes histologiques de lymphadénite histiomonocytaire nécrosante et
                un marquage positif par l’anti-CD68 compatible avec le diagnostic de MKF. Il n’a
                pas été noté de cellules malignes ou d’atypies lymphocytaires. L'évolution était
                spontanément favorable avec une apyrexie après une semaine et une disparition des
                adénopathies après deux mois. Deux ans plus tard, le diagnostic de SSP a été posé
                chez cette patiente en se basant sur les signes suivants: xérostomie, xérophtalmie,
                tests oculaires pathologiques, sialadénite lymphocytaire chronique stade III à la
                biopsie de glandes salivaires accessoires et autoanticorps anti-nucléaire positifs de
                type SSA.
                Résultat :
                L'association  d'une  MKF  à  des  maladies  autoimmunes  systémiques  et/ou
                spécifiques  d’organe  est  rarement  rapportée  et  la  MKF  peut  être  la  première
                manifestation de la maladie systémique sous-jacente. Pour le SSP, l'association avec
                une  MKF  est  exceptionnelle:  jusqu'à  présent,  seules  cinq  observations  ont  été
                trouvées. Le principal diagnostic différentiel au cours de cette association, et en
                particulier  dans  les  formes  diffuses  de  la  MKF,  est  la  transformation
                lymphomateuse du SSP.
                Conclusion  :  Rapporter  une  association  exceptionnelle  de  deux  maladies
                dysimmunitaires.
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