Page 93 - Revue LITAR 2019
P. 93
4 DÉPISTAGE DES DOULEURS NEUROPATHIQUES AU COURS DES
RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES
Farhat A, El Amri N, El Achek MA, Baccouche K, Khalifa D, Zeglaoui H,
Bouajina E
Service de Rhumatologie CHU Farhat Hached Sousse
Introduction :
Les douleurs neuropathiques (DN) sont fréquentes en rhumatologie, souvent intriquées
avec les douleurs par excès de nociception. Elles peuvent expliquer les difficultés
d’expression de la douleur par les patients et l’inefficacité des traitements antalgiques
habituels. Le but de notre étude est de comparer les scores de dépistage de la douleur
neuropathique au cours des rhumatismes inflammatoires chronique (RIC).
Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale concernant 30 patients atteints de RIC colligés au
service de Rhumatologie du CHU Farhat Hached de Sousse sur une période de 3 mois.
Les données ont été recueillies sur une fiche préétablie et tous les patients ont eu un
interrogatoire évaluant les caractéristiques de la douleur complété par des questionnaires
et des tests spécifiques (DN4 , Pain Detect (PD) et le score de LANSS).
Résultat : Il s’agit de 30 patients d’âge moyen de 48,57 ans [21-73]. Le sex ratio H/F
=0,58. 43,3% des patients avaient une polyarthrite rhumatoïde (PR) avec un DAS28
moyen de 3,45, 40% une spondylarthrite (SP) avec un BASDAI moyen de 39,63, un
BASFI moyen de 44,9 et un ASDAS moyen de 2,53, 6,7% un lupus érythémateux
systémique (LES) et un syndrome de Gougerot-Sjögren et 3,3 % une sclérodermie. La
durée moyenne d’évolution était de 75,43 mois [12-240]. 96,7% étaient sous antalgiques
niveau un, 33,3% sous anti-inflammatoires non stéroïdiens, 43,3% sous corticothérapie
(dose moyenne=8,54 mg), 46,7% sous méthotrexate et 6,7% sous salazopyrine. Aucun
malade n’était sous léflunomide. La douleur était chronique dans 100% des cas avec une
EVA moyenne de 5,13. La topographie était variable: au niveau lombaire (56,6%),
cervical (26,6%), des genoux (10%), des mains (3,3%) et à type de pygalgie dans 3,3%
des cas. Elle était spontanée dans 33,3% et provoquée dans 66,7% avec une évolution
temporelle intermittente dans 90%. Elle se manifestait comme allodynie dans 20% et
comme hyperalgésie dans 80% des cas. Le stimulus était l’effort (66,6%), le mouvement
(26,6%) et le frottement et la pression (6,6% chacun). Aucune douleur au chaud ni au
froid n’était trouvée. La douleur neuropathique était objectivée par le DN4 dans 23,33%.
Le PD était positif dans 3,3%, incertain dans 13,3% et négatif dans 83,3% des cas. Le
score LANSS était positif dans 20%.
Conclusion : Plusieurs outils d’aide au diagnostic de la DN sont disponibles dont le plus
spécifique est le score de LANSS. Ces outils sont aussi nécessaires pour évaluer la
réponse thérapeutique à court et à long terme. 4