Page 97 - Revue LITAR 2019
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8 - EVALUATION DES RÉSULTATS DE LA TRAPÉZECTOMIE –
LIGAMENTOPLASTIE DANS LA PRISE EN CHARGE DES
RHIZARTHROSES : À PROPOS DE 17 CAS
S. Bellila, M.S.E. Akermi, M. Khezami, M. Hamdi, L. Nouisri
Service d’orthopédie-traumatologie de l’hôpital militaire de Tunis
Introduction :
La rhizarthrose se définit comme l’arthrose péri-trapézienne, intéressant toutes les
surfaces articulaires du trapèze. Il s’agit d’une affection souvent bilatérale, touchant
surtout la femme entre 50 et 60 ans. Les formes masculines sont souvent post-
traumatiques et unilatérales. Son traitement est médical au stade de début,
chirurgical si la gêne est invalidante. On se propose dans ce travail de mettre le point
sur la présentation clinique, le traitement et les aspects évolutifs de cette pathologie.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 17
rhizarthroses chez 15 patients opérés à l’hôpital militaire d’instruction de Tunis
entre Janvier 2012 et Juin 2018. Une évaluation préopératoire clinique et
radiologique a été systématiquement réalisée. La technique de choix était la
trapézectomie avec ligamentoplastie de suspension et d’interposition. Dans 2 cas,
on a associé une arthrodèse de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce à
cause d’hyperextension de cette articulation et déformation en pouce adductus.
Tous les patients ont bénéficié d’immobilisation par attelle manchette plâtrée
pendant 6 semaines et d’un protocole de rééducation adapté.
Résultat : Notre population d’étude est composée de 12 femmes et 3 hommes soit
un sexe ratio de ¼, la durée d’évolution moyenne est de 6 ans (avec des extrêmes
allant de 14 mois à 15 ans). La rhizarthrose prédominait du côté droit et était de
stade 3 de Littler dans 60% des cas. Notre recul moyen est de 3.2 ans (1 à 6 ans).
L’indolence était obtenue dans 80% des cas. Le test de Kapandji avait une moyenne
de 8.7/10. Le résultat est qualifié de bon dans 40% des cas et d’excellent dans 60%
des cas. Dans 80% des cas les patients étaient satisfaits du résultat opératoire. La
seule complication est le syndrome algodystrophique dans 2 cas. On trouve dans
notre série une prédominance féminine de cette pathologie ce qui est le cas d’autres
séries en littérature. La chirurgie est proposée en cas de persistance de la douleur et
perte de la fonction du pouce malgré un traitement médical bien conduit. Cependant,
on note un meilleur résultat fonctionnel post opératoire dans les stades 2 et 3
comparativement au stade 4 de Littler. Etant donné les résultats de bonne qualité et
durables avec peu de complications, la technique de trapézectomie avec
ligamentoplastie d’interposition garde notre préférence.
Conclusion : La rhizarthose est une pathologie commune, à prédominance
féminine, à évolution incidieuse ayant un impact important sur la vie qutidienne et
professionnelle. Il faut savoir indiquer le moment opportun pour réaliser la chirurgie
afin d’avoir le meilleur résultat fonctionnel. 8