Page 94 - Revue LITAR 2019
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5 - LA PRISE EN CHARGE DE LA GOUTTE CHRONIQUE SÉVÈRE
                INTOLÉRANTE AUX INHIBITEURS DE LA XANTHINE OXYDASE :
                À PROPOS D’UN CAS

                BENCHERIFA S.1, BEZZA A.2

                1 Service de Rhumatologie A, Hôpital El Ayachi- Salé, Université Mohammed V,
                Rabat  –  Maroc  sara.bencherifa@gmail.com  2  Service  de  Rhumatologie,  Hôpital
                Militaire  d’Instruction  Mohammed  V-  Rabat,  Université  Mohammed  V,  Rabat  –
                Maroc ahmed_bezza@yahoo.fr

                 Introduction : La goutte chronique sévère intolérante aux inhibiteurs de la
                Xanthine Oxydase est une pathologie rare qui pose un problème sérieux de prise en
                charge thérapeutique puisque les recommandations standards s’avèrent insuffisantes
                disposant d’un choix restreint d’options thérapeutiques. Les alternatives «
                uricosuriques, uricases » ne sont pas disponibles ou autorisées dans plusieurs pays
                dont le Maroc.
                Matériels et méthodes : Patient âgé de 63 ans suivi depuis l’année 2000 pour goutte
                chronique, ayant débuté par une crise typique de la première articulation métatarso-
                phalangienne, mis sous colchicine et allopurinol 100 mg/j arrêté après 10 jours pour
                réaction allergique cutanée urticarienne diffuse. Entre les années 2000 et 2017, il a
                présenté des poussées intermittentes restant sous colchicine et anti-inflammatoire non
                stéroïdien (AINS) à la demande avec respect du régime alimentaire. En juillet 2017,
                suite à un accès goutteux, le patient était mis sous fébuxostat 80 mg/jour arrêté pour
                même réaction allergique cutanée, restant sous colchicine et AINS à la demande. Il
                était  hospitalisé  récemment  pour  une  poussée  de  goutte  sévère  polyarticulaire  et
                tophacée sans symptomatologie rénale. Le bilan biologique : VS=5 mm, CRP=1,9
                mg/l,  Acide  Urique=90  mg/l,  Uraturie=0,59  g/24h  avec  bilans  rénal,  hépatique  et
                lipidique normaux. Le bilan radiologique : aspect typique d’arthropathie goutteuse
                chronique au niveau des mains et des avant-pieds avec échographie rénale normale.
                Résultat : De nouvelles thérapies (nouveaux uricosuriques) sont disponibles, dont
                certaines sont actuellement utilisées et d’autres en cours d’évaluation que notre pays
                devrait essayer d’introduire pour couvrir le besoin non satisfait concernant la gestion
                de ces malades difficiles.
                Conclusion : Devant une goutte chronique sévère intolérante aux inhibiteurs de la
                xanthine  oxydase  qui  sont  les  traitements  hypouricémiants  de  première  intention,
                l’Eular  (European  League  Against  Rheumatism)  et  l’ACR  (American  College  of
                Rheumatology)  recommandent  récemment  l’utilisation  des  uricosuriques  «
                Probénécide/Benzbromarone » ou le recours à l’uricase recombinante « Pégloticase
                ou Rasburicase »  comme alternatives. Ces  traitements ne sont pas disponibles ou
                autorisés  dans  plusieurs  pays  dont  le  Maroc  rendant  difficile  la  prise  en  charge
                thérapeutique.
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