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Les débuts de la vie et l’enfance 195

mains »). Dans l’ensemble, cependant, les enfants de cet âge collègues, qui ont observé l’évolution de l’agression physique
obéissent assez facilement (Gralinski et Kopp, 1993). Quand chez des enfants, ont constaté que, durant leurs années
ils résistent, il s’agit le plus souvent de résistance passive ; préscolaires, à peine plus de la moitié des enfants s’étaient
autrement dit, ils se contentent de ne pas faire ce qu’on leur rendus coupables d’agressions physiques occasionnelles, et
demande plutôt que de dire non. environ le tiers, d’agressions physiques rares ; chez les pre-
miers, ces agressions physiques étaient devenues rares à la
préadolescence, et chez les seconds, elles avaient pratique-
7.3.2 L’agressivité ment disparu. Cependant, chez un petit groupe d’enfants
d’âge préscolaire, les agressions physiques étaient fré-
Les interactions agressives sont communes au début de quentes et persistaient durant toute l’enfance (Côté et
l’enfance. On définit généralement une agression comme autres, 2006). Dans une deuxième étude longitudinale où ils
un comportement manifestement intentionnel qui vise à
blesser autrui ou à abîmer un objet. Ce caractère intentionnel
permet de distinguer l’agression du geste accidentel de
l’enfant qui en blesse un autre sans le vouloir lors d’une
bataille amicale.
Tous les jeunes enfants ont un comportement agressif de
temps à autre, mais la forme et la fréquence des agressions
changent au cours de la période préscolaire (Tremblay, 2000,
2008 ; Tremblay et autres, 2005) (figure 7.1).
Le premier changement est le passage de l’agression phy-
sique à l’agression indirecte. Quand ils sont bouleversés ou
frustrés, les enfants de 2 à 3 ans ont tendance à se lancer
des objets ou à se frapper les uns les autres. Cependant, à
mesure que leurs habiletés langagières progressent, ils
délaissent l’agression physique au profit de l’agression indi-
recte, se moquant les uns des autres ou se criant des noms,
se rejetant, etc.
Nous l’avons vu au chapitre 5, le chercheur québécois Richard
Tremblay (2000) a constaté que les agressions physiques
culminent vers l’âge de 2 ans et commencent à diminuer
durant les années préscolaires. Cependant, durant ces Les psychologues distinguent l’agression, dont
mêmes années, les agressions indirectes (verbales) com- l’intention est de blesser l’autre, du geste accidentel
qui blesse l’autre dans une bataille amicale.
mencent à augmenter, et ce, jusqu’à l’âge de 11 ans (figure 7.1).
Dans une étude longitudinale ultérieure, Sylvana Côté et ses

2,6
2,4
figure 7.1
2,2
les agressions physiques 2,6
2,0
et les agressions indirectes 2,4
1,8
commises durant l’enfance 2,2
1,6
selon le sexe 2,0
1,2
Agressions physiques Nombre d’agressions 1,8
1,6
1,0
des garçons 1,4
0,8
Agressions physiques Nombre d’agressions 1,4
1,2
0,6
Agressions physiques 1,0
des filles
0,4
des garçons 0,8
Agressions indirectes
0,2
des garçons 0,0
Agressions physiques
0,6
des filles 0,4 4 5 6 7 8 9 10 11
Agressions indirectes
des filles
Agressions indirectes 0,2 Âge
des garçons
0,0
Agressions indirectes 4 5 6 7 8 9 10 11
des filles
Source : Tremblay, 2000. Âge
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