Page 18 - Des ailes pour le Brésil
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J’étais le sauvage du coin !
Les études ne m’intéressaient pas le moins du monde, je ne voulais
que m’amuser et vivre avec ma famille.
L’humilité n’était pas ma vertu principale, j’étais colérique,
insoumis, rebelle offensant par mes actes, une vraie teigne !
Mais cet autoritaire précepteur et ces ambiances rigoureuses de
l’Yonne ont fortement marqué et modelé mon caractère.
Cette vie dure de la campagne était les seules règles de survivance
où les choses simples et le bon sens dominent.
Réflexion faite avec le recul, je pense que le couple Chevalier
n’a jamais manifesté beaucoup d’affections en vers moi, ce qui peut
se comprendre !
J’ai toujours en tête les images bucoliques du vieux cultivateur en
pantalon de velours avec ses bretelles et béret poussant, courbé, sa
charrue et le percheron qui ouvre les sillons de son champ.
Notre France, vieux pays rural n'a presque plus de paysans.
Ils étaient environ quatre millions, en 1963, et actuellement ils ne
sont plus que 900 000, cela est bien triste.
À cette époque, je me sentais très loin des couches profondes de la
démocratie française et de la citoyenneté.
Ensuite expédiées dans différents endroits en France, mes
études se sont poursuivies par le passage dans une succession
d’écoles et de pensions, qui restent confuses dans ma mémoire - ils
y en avaient trop.
Ce que je sais encore, c’est que dans ces bahuts, j’étais viré comme
un malpropre, rapidement et sans compassion. Dans les
établissements où je suis passé le bureau du principal était chose
commune presque un abonnement !
Ces paroles résonnent encore.
- Prenez vos affaires, vous êtes un mauvais élève, faites votre valise
et rentrez chez vous.