Page 20 - Des ailes pour le Brésil
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fut plus tard, entendait-il par là qu'il avait touché du doigt la sagesse
tellement recherchée ? Sans aucun doute !
Voulait-il dire aussi que si l’on n’a pas souffert, si l'on n’a pas été
atteint par la douleur du cœur, on est incapable d'apprécier
pleinement les moments de bonheur dans sa vie ?
Cela n’a rien d’étonnant si toute ma vie, j’ai gardé une aversion
pour l’écriture et les professeurs et leur suffisance
L’inclusion scolaire n’existait pas encore de mon temps, j’avais peut-
être des symptômes autistes ou dyslexiques.
Le français est une belle langue, mais ô combien complexe,
fondée sur la raison, que le siècle des Lumières nous a léguée, et si
ardemment préservée par nos intellectuels et la francophonie.
Ma famille me rabâchait sans cesse que sans diplôme, les
chances de réussite étaient faibles.
Mes cousins bardés de diplômes me considéraient comme un
attardé, un nigaud.
Il existe aussi et toujours une certaine discrimination délétère, si vous
n’êtes pas issu de la caste des élites des grandes écoles ou des
universités.
« Le vrai pouvoir, c'est la connaissance » dit notre cher philosophe
du royaume d’Angleterre (1561) Francis Bacon.
Souvent, à cette époque, je me demandais comment mes
parents avaient pu m’abandonner dans cet univers impitoyable des
écoles et des pensions.
J’en connaissais la raison évoquée : l’exiguïté de l’appartement de
Paris, ce qui était vrai, mais injuste à mes yeux par rapport à mon
frère et à mes sœurs.
Peut-être que ma mère voulait-elle, me protéger de mon père dont
je n’étais pas le préféré ?