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L’académie de Grenoble a ouvert la voie à une réflexion novatrice, positive et globale sur la pratique
en sécurité des activités physiques de pleine nature, avec une approche articulant cadrage du recteur
et geste pédagogique, mobilisant les corps d’inspection et des enseignants experts. L’écriture des
protocoles actifs de sécurisation des scolaires (PASS), qui a mûri depuis 2015, débouche désormais
sur des documents opérationnels.
Ce travail doit servir. Le ministère doit le porter dans le cadre du partenariat interministériel
éducation nationale – jeunesse et sports – agriculture autour de la thématique des activités sportives
de nature à l’école.
Les académies peuvent reprendre les PASS ou s’en inspirer pour élaborer leurs propres protocoles de
sécurité dans les activités qui les concernent. Ce travail doit être complété, notamment dans le
domaine des activités nautiques ou encore pour l’équitation. À cette fin, la mise en place de groupes
d’enseignants experts dans les académies, référents pour les APPN comme il en existe à Grenoble,
constitue une bonne pratique.
Dès lors qu’un protocole de sécurité est établi pour une activité dans une académie, les enseignants
doivent pouvoir s’imprégner des gestes professionnels recommandés et les respecter. C’est un point
que les corps d’inspection doivent contrôler.
Cela suppose que la mise en œuvre des protocoles soit inscrite dans les priorités des plans
académiques de formation en ce qui concerne l’EPS et intégrée aux plans académiques de
développement du sport scolaire. Les académies pourraient d’ailleurs structurer leur dispositif de
formation autour d’un établissement scolaire qui a particulièrement développé une compétence
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sécuritaire dans la pratique des APPN : ces pôles ressources seraient chargés d’élaborer et de
dispenser des formations expertes adaptées aux sports de nature en mobilisant les différents
partenaires. Ils contribueraient à renforcer les liens entre professeurs d’EPS et à favoriser
l’émergence d’une culture partagée des pratiques sécuritaires. À cet égard, il serait pertinent de
développer, dans le cadre des actions partenariales avec les fédérations sportives, des formations
croisées qui associent les deux publics – les fédérations étant amenées à former le vivier des
intervenants extérieurs.
La mission préconise également un principe de réciprocité : quand un stage APPN est organisé dans
une autre académie, le protocole de l’académie d’accueil prévaut. Il a été réalisé par des enseignants
experts qui connaissent bien leur milieu naturel et les espaces d’évolution. L’équipe pédagogique qui
encadre le stage se réfère alors au protocole de sécurité en vigueur dans cette académie. Ce principe
devrait en particulier s’imposer pour les stages de ski.
Enfin, il serait intéressant de se mettre d’ores et déjà en capacité de suivre les effets des protocoles
pour évaluer leur efficacité et les faire évoluer en fonction de l’accidentologie. Aucun dispositif
actuellement ne permet une véritable analyse des accidents, de leurs causes et de leurs
conséquences, en dehors des enquêtes des inspections générales diligentées par le cabinet suite à
des accidents particulièrement dramatiques. L’application BAOBAC de l’Observatoire national de la
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À l’image des pôles ressources pour l’éducation artistique et culturelle (PRÉAC). Les PRÉAC associe les ressources et les
compétences des différents partenaires (CANOPÉ, ESPÉ, structures culturelles) pour produire et diffuser des outils
pédagogiques, documentaires et didactiques, et organiser des actions de formation. Circulaire interministérielle
n° 2007‐090 du 12 avril 2007.
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