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systématique des élèves faisant « cordée » avant le contrôle obligatoire de l’enseignant.
C’est, ni plus ni moins, un système de mutualisation du contrôle en délégation partielle
dans une responsabilité partagée, mais toujours supervisée par l’enseignant au sommet
de la chaîne de contrôle ;
– pour les problèmes d’assurage, l’usage de fusibles, de tests de chute systématiques en
bas des voies à chaque leçon sont des solutions simples, proposées par le PASS escalade
de l’académie de Grenoble par exemple ;
– quant aux problèmes de longueur de cordes, la précaution d’usage veut que la corde la
plus courte puisse convenir à la voie la plus longue. Cela doit faire l’objet d’une
vérification préalable systématique par l’enseignant. Le PASS escalade de Grenoble
inscrit d’ailleurs en gras cette prescription.
Témoignages d’enseignants
La mission a rencontré des enseignants d’EPS chevronnés qui limitent désormais leur engagement
professionnel et militent pour une pratique renouvelée de l’escalade.
« L’activité escalade sur SAE est programmée en classe de première et pour certaines classes de
terminales (bac et bac pro). En classe de première, nous faisons pratiquer la grimpe assurage en
moulinette et la grimpe de bloc (nous aménageons le bas de notre mur pour cela). En terminale,
l’exigence de la compétence attendue nous oriente obligatoirement vers la grimpe assurage en tête.
Après vingt ans d’enseignement avec mes classes composées de 18 à 35 élèves selon leur filière, j’ai
pris la décision depuis trois ans de ne plus programmer l’activité escalade en terminale avec des
classes de plus de 21 élèves. Je regrette que la grimpe de bloc et la grimpe en moulinette ne soit pas
envisagée dans l’épreuve certificative au baccalauréat. Les élèves développeraient une motricité de
grimpeur d’un autre niveau ».
« En lycée surtout, les effectifs sont très lourds et le niveau de compétence visé pour l’épreuve du
baccalauréat est élevé en termes de prise de risque. Ce niveau à atteindre réclame davantage de temps
d’enseignement sur le cursus ».
De fait, la mission s’interroge sur les exigences de l’épreuve d’escalade au baccalauréat. Le niveau de
compétence attendu est élevé en termes d’engagement du grimpeur, de responsabilité de l’assureur
et de la prise de risque en général ; il oriente la pratique de l’activité tout au long de la formation,
notamment au lycée en classe terminale.
« Le candidat choisit son niveau de difficulté pour grimper en tête une voie plus ou moins connue tirée
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au sort parmi deux voies possibles de même cotation » . L’escalade en tête est une situation dite
« totale » dans la mesure où elle concentre tous les problèmes à résoudre pour un grimpeur :
décoder la voie, conduire son déplacement en sécurité en intégrant les mousquetonnages dans les
séquences gestuelles, tout en maîtrisant la chute si elle devait survenir. Bref, son apprentissage est
indispensable, mais sa pratique en toute sécurité longue à maîtriser.
Du côté de l’assureur, la gestion des différents cas de figure liés au déplacement du premier de
cordée exige des compétences fines et contextuelles ainsi qu’une maîtrise de l’assurage dynamique
dont les opérations se complexifient par rapport à un assurage en moulinette.
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BOEN spécial n° 5 du 19 juillet 2012, évaluation de l’éducation physique et sportive aux baccalauréats de l’enseignement
général et technologique.
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