Page 34 - Rapport- 2016-081 sécurité APPN.docx
P. 34

systématique des élèves faisant « cordée » avant le contrôle obligatoire de l’enseignant.
                          C’est, ni plus ni moins, un système de mutualisation du contrôle en délégation partielle
                          dans une responsabilité partagée, mais toujours supervisée par l’enseignant au sommet
                          de la chaîne de contrôle ;

                      –  pour les problèmes d’assurage, l’usage de fusibles, de tests de chute systématiques en
                          bas des voies à chaque leçon sont des solutions simples, proposées par le PASS escalade
                          de l’académie de Grenoble par exemple ;

                      –  quant aux problèmes de longueur de cordes, la précaution d’usage veut que la corde la
                          plus  courte  puisse  convenir  à  la  voie  la  plus  longue.  Cela  doit  faire  l’objet  d’une
                          vérification  préalable  systématique  par  l’enseignant.  Le  PASS  escalade  de  Grenoble
                          inscrit d’ailleurs en gras cette prescription.

                                                 Témoignages d’enseignants

                   La  mission a  rencontré des  enseignants d’EPS chevronnés qui limitent désormais leur engagement
                   professionnel et militent pour une pratique renouvelée de l’escalade.
                   « L’activité escalade sur SAE est programmée en classe de première  et pour certaines classes de
                   terminales (bac et bac  pro). En classe de première,  nous faisons  pratiquer la  grimpe  assurage en
                   moulinette et la  grimpe  de bloc (nous  aménageons le  bas de notre  mur pour cela). En terminale,
                   l’exigence de la compétence attendue nous oriente obligatoirement vers la grimpe assurage en tête.
                   Après vingt ans d’enseignement avec mes classes composées de 18 à 35 élèves selon leur filière, j’ai
                   pris la décision depuis trois ans  de ne plus programmer l’activité escalade en terminale avec  des
                   classes de plus de 21 élèves. Je regrette que la grimpe de bloc et la grimpe en moulinette ne soit pas
                   envisagée dans l’épreuve certificative au baccalauréat. Les élèves développeraient une motricité de
                   grimpeur d’un autre niveau ».
                   « En lycée surtout, les effectifs sont très lourds  et le  niveau  de compétence visé  pour l’épreuve du
                   baccalauréat est élevé en termes de prise de risque. Ce niveau à atteindre réclame davantage de temps
                   d’enseignement sur le cursus ».


               De fait, la mission s’interroge sur les exigences de l’épreuve d’escalade au baccalauréat. Le niveau de
               compétence attendu est élevé en termes d’engagement du grimpeur, de responsabilité de l’assureur
               et de la prise de risque en général ; il oriente la pratique de l’activité tout au long de la formation,
               notamment au lycée en classe terminale.

               « Le candidat choisit son niveau de difficulté pour grimper en tête une voie plus ou moins connue tirée
                                                                  42
               au sort parmi deux voies possibles de même cotation » . L’escalade en tête est une situation dite
               « totale »  dans  la  mesure  où  elle  concentre  tous  les  problèmes  à  résoudre  pour  un  grimpeur :
               décoder la voie, conduire son déplacement en sécurité en intégrant les mousquetonnages dans les
               séquences gestuelles, tout en maîtrisant la chute si elle devait survenir. Bref, son apprentissage est
               indispensable, mais sa pratique en toute sécurité longue à maîtriser.

               Du  côté  de  l’assureur,  la  gestion  des  différents  cas  de  figure  liés  au  déplacement  du  premier  de
               cordée exige des compétences fines et contextuelles ainsi qu’une maîtrise de l’assurage dynamique
               dont les opérations se complexifient par rapport à un assurage en moulinette.




               42
                 BOEN spécial n° 5 du 19 juillet 2012, évaluation de l’éducation physique et sportive aux baccalauréats de l’enseignement
                  général et technologique.



                                                           26
   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39