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Ainsi la langue Malgache est-elle à cet égard une
sorte d'auberge espagnole où chacun peut y
consommer... ce qu'il a envie d’y entendre et d’y
comprendre.
D'où la difficulté pour l'ensemble d'un auditoire de
percevoir la même émotion, le même cliché, et à la
limite le même contenu fondamental, à partir d'un
même texte ou d’un même discours.
Il y avait donc un risque majeur de subjectivité à
l'adaptation.
Bizarrement, ceci a été évité par le fait que
l'adaptateur, bien que résidant depuis plusieurs
années à Madagascar, n'en possède pas la langue.
En revanche, baignant dans un milieu d'universitaires
et de poètes, et guidés par eux, il a pu mettre au
point une technique fondée sur une "synthèse de
lecture" à partir d'un "échantillon hétérogène" de
parfaits bilingues.
Chaque lecteur était invité à faire une traduction la
plus spontanée possible, puis prié d'évoquer les
émotions qu'il avait ressenties et seulement ensuite
de détacher les idées-force qu'il avait perçues.