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En effet, elle ne connaît ni genre, ni singulier ni
pluriel, le temps s'y confond avec l'espace etc.
Chaque mot n'y acquiert son véritable sens qu'à
partir de son environnement
A titre d'exemple: "tsara" est une sorte de "positif'
qui deviendra bon, beau ou doux selon qu'il est
appliqué à l'œil, ou à la bouche, un tissu ou un
dessin... et le mot "lamba", sorte de générique pour
le textile pris isolément, deviendra chiffon,
serviette, châle, voile ou linceul selon son contexte.
On voit immédiatement qu'un tissu peut être beau et
doux à la fois et a fortiori que "tsara" appliqué à
l'esprit, ne pourra que très difficilement trancher
entre beau, bon ou doux... sans un enchaînement
« d'adjuvants sémantiques », puisque l'on se trouve
là dans un domaine totalement abstrait
Tant qu'au textile on parlera de linceul si on lui
adjoint le descriptif "mena" (rouge) car il s'agit là
de la couleur traditionnelle pour les
ensevelissements, mais comme toutes les traditions
évoluent... les suaires aujourd'hui sont fréquemment
grèges alors qu'on les nomme toujours "lamba mena"
Par ailleurs on peut toujours utiliser ce même
vocable "Linge rouge" mais destiné à d'autres
usages.