Page 8 - OCR Document
P. 8

En effet, elle ne connaît ni genre, ni singulier   ni

               pluriel, le temps s'y confond avec l'espace etc.

               Chaque   mot   n'y   acquiert   son   véritable   sens   qu'à

               partir de son environnement



               A titre d'exemple: "tsara" est une sorte de "positif'

               qui   deviendra   bon,   beau   ou   doux   selon   qu'il   est

               appliqué   à   l'œil,   ou   à   la   bouche,   un   tissu   ou   un

               dessin... et le mot "lamba", sorte de générique pour

               le   textile   pris   isolément,   deviendra   chiffon,

               serviette, châle, voile ou linceul selon son contexte.



               On voit immédiatement qu'un tissu peut être beau et

               doux à la fois et a fortiori que "tsara" appliqué à

               l'esprit, ne pourra que très difficilement trancher

               entre  beau, bon  ou  doux...  sans  un enchaînement

               « d'adjuvants sémantiques », puisque l'on se trouve

               là dans un domaine totalement abstrait




               Tant  qu'au  textile  on  parlera   de   linceul  si  on  lui


               adjoint le descriptif "mena" (rouge) car il s'agit là

               de   la   couleur   traditionnelle   pour   les

               ensevelissements, mais comme toutes les traditions

               évoluent... les suaires aujourd'hui sont fréquemment

               grèges alors qu'on les nomme toujours "lamba mena"




               Par   ailleurs   on   peut   toujours   utiliser   ce   même


               vocable   "Linge   rouge"   mais   destiné   à   d'autres

               usages.
   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13