Page 16 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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               Enfin, la délibération du 18 juin 2007  relative au refus d’attribution de logement pour
                 pénurie de logements et cumul de handicap (mère plus enfant) entraînent une difficulté
                 à trouver un logement adapté. La HALDE déclare irrecevable ces motifs. Outre les articles

                 cités précédemment, la HALDE fait référence également à l’article 9 de la Convention relative

                 aux Droits de l’Enfant (CDE) qui impose aux États parties de veiller « à ce que l’enfant ne
                 soit pas séparé de ses parents contre leur gré… à moins que cette séparation soit nécessaire

                 dans  l’intérêt  de  l’enfant  ».  Les  arguments  avancés  par  les  bailleurs  sociaux  mettent  en
                 évidence que le dispositif d’attribution pour les personnes handicapées est ineffectif et que

                 l’ordre de priorité des candidats est inexistant. Par conséquent, ces bailleurs sociaux ont violé
                 les dispositions de la CESDH (art. 8 et 14), de la CDE (art.9) ainsi que les obligations relatives

                 aux critères de priorité. Les organismes HLM doivent proposer un logement dans un délai

                 de 4 mois.

               Pour éviter les risques de discrimination liés à l’accès dans un logement social des personnes

               handicapées, les bailleurs sociaux s’engagent, de plus en plus, à fixer les critères de priorité des

               candidats. Par ailleurs, ils veillent à la bonne affectation des logements destinés aux demandeurs
               handicapés.  À  défaut,  ils  assurent  une  recherche  effective  de  logement  adapté.  En  outre,

               différents  dispositifs  visent  à  favoriser  l’accès  dans  le  logement  social  des  personnes
               vulnérables.


               Paragraphe  2  : Les  dispositifs destinés  à favoriser l’accès  dans  le logement social des

               personnes vulnérables

               La loi « Besson » du 31 mai 1990 relative à la mise en œuvre du droit au logement (art.1) et la
               loi de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 (art.33) ont favorisé l’accès au logement

               social des personnes défavorisées cumulant des difficultés. Puis, la loi de Mobilisation pour
               le Logement et la Lutte contre les Exclusions (MOLLE) du 25 mars 2009 a favorisé le

               parcours résidentiel . Celui-ci a été rendu effectif par la loi pour l’Accès au Logement et
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               un Urbanisme Rénové (ALUR) du 24 mars 2014. En effet, cette loi a rapproché le Plan

               Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD) et le Plan






               38   HALDE,  délibération  relative  au  refus  d’attribution  de  logement  pour  pénurie  de  logement  et  cumul  de
                 handicap, n° 2007-162 du 18 juin 2007

               39  Le parcours résidentiel consiste à accompagner les locataires, tout au long de leur vie, en leur proposant des
                 logements adaptés à leur situation, aux revenus, aux évolutions de la composition des ménages, à l’âge et à la
                 santé, en facilitant les mutations au sein du parc social. Le parcours résidentiel s’entend depuis la rue, en passant
                 par l’hébergement, le logement social, jusqu’à permettre aux locataires de devenir propriétaire.

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