Page 20 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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§ L’animation d’une réunion médico-sociale

               L’ALS  réunit  l’ensemble  des  partenaires  concernés,  dans  le  cadre  d’une  «  réunion  de
               concertation ». Les partenaires mobilisés sont tous ceux qui peuvent apporter une réponse aux

               difficultés  rencontrées  par  le  demandeur  (secteur  social,  médical,  de  l’hébergement,  de

               l’addiction, personnes âgées etc.).

               L’objectif de la réunion de concertation est de rendre compte du diagnostic de l’ALS. Si l’avis
               est défavorable ou réservé, l’ALS préconisera le report de l’entrée dans le logement social. En

               effet, cette option est prise, lorsque le demandeur n’est pas stabilisé sur le plan psychique.

               L’ALS proposera une orientation vers les structures d’hébergement ou vers les établissements
               hospitaliers ou vers le parc privé. Ces choix reposent sur le principe de « bienveillance » du

               demandeur pour assurer le bien-être du ménage et des autres locataires. En effet, il s’agira
               d’éviter, d’éventuelles, nuisances sonores et olfactives ou une possible dégradation des lieux

               ou une probable procédure d’expulsion. Pour renoncer au logement social, les candidats (ou les
               tiers responsables) rédigent une lettre d’annulation. À l’issue de cette réunion de concertation,

               un compte rendu est réalisé et adressé à tous les partenaires concernés.


               L’ALS veille à respecter le principe du droit au logement en recherchant des solutions

               adaptées, sans nier les règles relatives au parcours résidentiel, à la non-discrimination, au

               droit  de  priorité  accordé  aux  locataires  atteints  d’un  trouble  mental.  L’équilibre  est
               précaire,  mais  l’avis  se  veut  le  plus  juste  possible  et  s’inscrit  dans  le  cadre  d’une

               concertation avec les partenaires. L’ALS dispose d’un délai d’un mois, renouvelable une
               fois pour remettre ces conclusions au bailleur social concerné.


               En Martinique, l’analyse est réalisée par l’ALS puis restituée aux partenaires,  tandis qu’en
               métropole, le secteur de la santé mentale (ex : hôpital psychiatrique) a mis en place des

               commissions d’évaluation pluridisciplinaire. « La commission d’évaluation médico-sociale
               est souveraine pour évaluer l’autonomie d’un demandeur. Le bailleur social n’assiste pas à ces

               commissions. Mais le secteur médico-social sera chargé de l’accompagnement après l’entrée

               dans les lieux. De plus, cela n’empêche pas le bailleur social de recevoir le candidat lors de
               l’entretien préalable à l’attribution » comme le confirme Lille Métropole Habitat. Toutefois,

               les bailleurs sociaux rappellent que le diagnostic remis concerne des données fournies à un
               instant “T”. De ce fait, les situations sont susceptibles d’évoluer. Les éléments d’appréciation,

               transmis aux bailleurs sociaux, sont ceux qui pourraient avoir un impact sur l’intégration dans
               la résidence. La commission d’attribution statuera en fonction de ces informations.




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