Page 25 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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Les bailleurs sociaux considèrent que ces rencontres développent une « culture et un langage

               communs ainsi qu’une autre posture professionnelle ». Le réseau garanti « l’articulation, la
               mutualisation des connaissances et des compétences. Il apporte des réponses en termes de

               relais,  de  nouvelles  approches  en  matière  de  méthodologie.  Chaque  partenaire  subit  des

               injonctions paradoxales. À travers les réseaux, il s’agit de voir comment les gommer pour aller
               tous dans le même sens. C’est décider ensemble de prendre soin d’une personne avec chacun

               ses  propres  moyens.  Au  vu  de  la  complexité  des  situations,  la  gestion  est  nécessairement
               pluridisciplinaire. Le traitement des situations est complexe car il faut connaître le secteur de

               la santé mentale et du logement. C’est la politique des petits pas quotidiens qui va permettre
               de  résoudre  certaines  difficultés.  Cela  limite  les  impayés  de  loyer  et  réduit  l’état  de

               dégradation  des  logements.  De  plus,  cela  permet  d’orienter  les  locataires  vers  d’autres

               solutions de relogement en cas d’expulsion ». L’expérience est considérée comme « positive »
               car elle permet « d’ancrer le partenariat ».


               En revanche, quelques écueils subsistent préalablement et après à la mise en place d’un

               réseau médico-social. En effet, il s’agit d’abord de « convaincre le Conseil d’Administration,

               la gestion locative, les concierges, le contentieux, les élus et l’ARS » pour qu’ils s’engagent.
               Certains bailleurs sociaux regrettent « l’absence de l’ARS », alors que « la mise en place de

               cette  coordination  permet  de  limiter  les  coûts  financiers  ».  De  plus,  le  réseau  «  est
               consommateur de temps en raison de nombreuses réunions ». En outre, les bailleurs sociaux

               constatent « un turn-over dans le secteur social et médical ce qui [les] obligent à réexpliquer

               et à recréer la relation de confiance pour que la collaboration reprenne ». Enfin, l’AORIF
               rappelle que « le partenariat ne se décrète pas, que les relations se tissent par affinité, que les

               parties adhèrent dès qu’il y a une logique de gagnant-gagnant ». Par conséquent, le bailleur
               social  doit  pouvoir  offrir  des  logements  destinés  à  l’accès  pour  que  les  partenaires

               interviennent  dans  le  cadre  du  maintien  dans  les  lieux.  Cette  coopération  repose  sur  le

               partage  de  certaines  informations  qui  se  heurte  aux  dispositions  relatives  au  secret
               professionnel.


               § Phase 2 : l’élaboration d’une charte relative au secret professionnel (cf. annexe 8 p.67)

               Le secret professionnel  est issu du code de la santé publique (R.4127-4 et R.4127-35). Il est

               « institué dans l’intérêt des patients et s’impose à tout médecin dans les conditions établies par
               la loi ». De plus, l’article 226-13 du code pénal dispose que « la révélation d’une information

               à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit
               en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et



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