Page 27 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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En cas d’attribution, le contrat de location sera signé directement avec le demandeur. Puis, un

               contrat d’objectifs et de moyens sera signé entre le demandeur, le référent médical et le
               bailleur social. Dans le cadre de ce contrat, chacun déterminera des engagements concrets. Des

               rencontres régulières entre les signataires seront programmées  en vue de suivre la mise en

               œuvre des actions définies préalablement. Ces actions seront adaptées en fonction de chaque
               locataire.  En  cas  de  non-respect  du  contrat  d’objectif,  les  partenaires  se  réuniront  pour

               déterminer les nouvelles solutions à entreprendre. En Martinique, le contrat d’objectifs et de
               moyens est tripartite. Il est signé entre le bailleur social, l’ALS et la structure qui a présenté le

               candidat. Ce contrat n’est jamais signé avec un organisme de santé. En outre, il est signé,
               uniquement,  lorsque  l’avis  de  l’ALS  est  défavorable  alors  que  la  commission  a  validé

               l’attribution d’un logement. Il n’a pas de caractère généraliste comme en métropole.


               Pour faciliter la gestion des demandeurs vulnérables, certains bailleurs sociaux exigent la mise

               en  place  d’une  tutelle  ou  d’une  curatelle  avant  l’attribution  d’un  logement.  Le  délai
               d’instruction, en Martinique, pour une mesure de protection (cf. annexe 10 p.69) est d’un an et

               plus,  tandis  qu’il  est  de  3  à  6  mois  à  Paris,  Toulouse,  Lyon,  Lille  et  Marseille.  Certains

               psychiatres  rappellent  que  «  ces  mesures  de  protection  ne  doivent  pas  être  systématiques,
               puisque qu’il n’y a pas de corrélation entre l’incapacité et le trouble mental, d’autant plus que

               celui-ci peut être épisodique ». En d’autres termes, le trouble mental ne provoque pas toujours

               une incapacité à penser et à agir en toute cohérence.

               Enfin, le secteur médico-social veille également « à ne pas loger des demandeurs dans des
               quartiers dits « toxiques », c’est-à-dire connus pour la délinquance, le trafic de drogue, les

               nuisances  sonores,  ne  serait-ce  que  les  allées  et  venues  des  scooters  etc.  Pour  certaines

               personnes  vulnérables  les  risques  seraient  multiples  :  déstabilisation  psychique,  crises  à
               répétition,  consommation  de  produits  illicites,  squat  du  logement,  maltraitance,  abus  de

               faiblesse etc. » selon Valérie CHANFREAU de la clinique la recouvrance à Toulouse. Juliette
               FURET de l’USH rappelle que « chacun d’entre nous, connaît dans son entourage familial,

               amical, professionnel ou dans sa résidence une personne qui a décroché. Confrontés à cette
               problématique de santé mentale, les organismes HLM construisent, également, des logements

               adaptés ». En effet, certains bailleurs sociaux ont développé une offre alternative au logement

               social.







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