Page 26 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
P. 26

de  15  000  euros  d’amende  »,  sauf  dispositions  contraires  prévues  par  la  loi.  Les  bailleurs

               sociaux interrogés sont unanimes sur la question du secret professionnel. « La santé ne fait pas
               partie de leurs compétences, par conséquent, ils n’ont pas besoin de connaître la pathologie du

               demandeur ou du locataire. Le bailleur social n’a pas de compétence pour déterminer si une

               personne souffre d’un trouble mental ou non ». Pour permettre au réseau de fonctionner, les
               organismes HLM ont participé à la rédaction d’une charte relative au secret  professionnel.

               Celle-ci rappelle le cadre juridique, l’engagement des partenaires et les modalités de partage
               des informations. Lorsque les partenaires ont déterminé ces principes de base, ils ont élaboré

               un guide sur la « santé mentale et le logement ».

               § Phase 3 : la rédaction d’un guide santé mentale et logement

               Ce guide permet de définir les bases d’un partenariat autour du projet d’accès et de maintien
               dans le logement. En complément de ce guide, les bailleurs sociaux ont participé à la réalisation

               « d’un annuaire des partenaires du territoire » afin de pouvoir travailler concrètement. Certains

               ont  développé,  avec  les  partenaires  concernés,  une  plateforme  internet  pour  favoriser  les
               échanges et  valoriser  les  pratiques, tels  que le SPEL (Santé Psychique et  Logement)  de la

               Métropole du Grand Lyon ou le Centre de Ressources sur le Handicap Psychique (CREHPSY)
               de Lille Métropole Habitat. Pour rendre ce partenariat plus opérationnel, des conventions sont

               signées  directement  entre  les  bailleurs  et  le  secteur  de  la  santé  mentale  pour  préparer  les
               demandeurs atteints d’un trouble mental à obtenir un logement social.


               § Phase 4 : la mise en place d’une convention partenariale avec le secteur de la santé

                            mentale
                                         56
               Certains bailleurs sociaux  ont signé des conventions avec l’hôpital psychiatrique et/ou les
                                    57
               services ambulatoires  (cf. annexe 9 p.68) pour favoriser l’accès dans le logement social des
               demandeurs « stabilisés ». La stabilisation n’est jamais pérenne. Cette convention définit le

               rôle et les responsabilités du bailleur social et du partenaire qui a présenté le candidat.

               Cette convention détermine les modalités opérationnelles, en vue d’harmoniser les pratiques
               sur le territoire. Souvent un référent chargé de la convention ou de la charte partenariale sera

               désigné au sein des organismes HLM et des établissements sanitaires. La préparation à l’accès
               dans le logement social est assurée par une équipe médico-sociale du secteur hospitalier.






               56  Lille Métropole Habitat, Métropole du Grand Lyon, bailleurs sociaux de Paris, AORIF, LOGIREM.
               57  Le Centre Médico-Psychologique (CMP) est destiné aux adultes à partir de 18 ans. C’est une unité de soins
                 composée d’une équipe pluridisciplinaire (travailleurs sociaux, psychologues, infirmiers, psychiatres) chargée
                 de l’organisation des soins à l’extérieur de l’hôpital psychiatrique.


                                                           18
   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31