Page 34 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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TITRE 2 : MAINTIEN DANS LES LIEUX


                          DES LOCATAIRES ATTEINTS DE TROUBLES MENTAUX



               Les bailleurs sociaux sont contraints de gérer, dans le temps, les locataires atteints de troubles

               mentaux  (chapitre  1).  Confrontés  aux  contraintes  du  secteur  de  la  santé  mentale,  ils

               s’investissent et développent d’autres alternatives pour renforcer la gestion dans le cadre du
               maintien dans les lieux  (chapitre 2).



               Chapitre 1 : Gestion des locataires atteints de troubles mentaux


               Pour  faire  face  aux  conséquences  induites  par  les  troubles  mentaux,  les  bailleurs  sociaux

               engagent leurs responsabilités juridiques (section 1). Ainsi, certains ont développé de nouvelles

               stratégies managériales pour la gestion locative (section 2).


               Section 1 : Responsabilité juridique des bailleurs sociaux


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               En Martinique, les bailleurs sociaux orientent les dossiers complexes  à l’ALS (cf. annexes 11
               et 11.1 p. 70 et 71). Les conseillères sociales sont chargées d’apporter des réponses sociales et
               de mobiliser le secteur médico-social. Cependant, Isabelle Louison responsable de la gestion

               locative à la SAHLM d’OZANAM rappelle « qu’initialement, le bailleur social était chargé de

               construire des logements sociaux, de les louer et de gérer les locataires qui étaient par principe
               autonome. Compte tenu de la dégradation de la santé des êtres humains, du délitement des liens

               familiaux, des réductions budgétaires, le bailleur social est contraint de gérer les dommages

               collatéraux des troubles de santé mentale et devient le rempart suite aux absences des autres
               politiques  publiques  ».  En  dépit  de  cette  situation,  les  responsabilités  qui  s’imposent  aux

               bailleurs sociaux  concernent  la jouissance paisible  de la résidence  (1)  et la  prévention des
               expulsions (2).







               62  Situation traitée en amont par le bailleur social, mais dont les tentatives de réponse ont échouées et dont les
               professionnels  peuvent  être  confrontés  à  une  situation  de  blocage.  Les  cas  présentés  sont  par  exemple  :  les
               locataires souffrant du syndrome de Diogène, tentatives de suicide, incurie, dégradation du logement etc.


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