Page 37 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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conséquences  ayant  un  retentissement  sur  l’équilibre  financier  de  l’organisme  et  sur

               l’environnement. En effet, ils tiennent compte de la sécurité de l’ensemble des locataires
               que le trouble soit d’origine psychique ou non. En revanche la situation du locataire doit

               rester inchangée ou s’aggraver pour que la résiliation judiciaire du bail d’habitation puisse être

               prononcée. Pour fournir des preuves, les bailleurs sociaux encouragent les locataires à déposer
               une main courante à la police ou à la gendarmerie (ex : pour les troubles de voisinage). En cas

               de  nécessité,  ils  invitent,  les  locataires  à  porter  plainte  pour  mise  en  danger  d’autrui.  En
               revanche,  pour  protéger  les  locataires  vulnérables  des  signalements  pour  maltraitance  sont

               effectués.

               § Gérer les situations de mise en danger d’autrui et de maltraitance

               Les locataires peuvent porter plainte pour mise en danger d’autrui. L’article 223-1 du code

               pénal dispose que « le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de
               blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation

               manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par
               la loi ou le règlement est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ». Une

               copie de ces dépôts de plainte doit être versée dans le dossier d’expulsion constitué par le

               bailleur  social.  En  outre,  selon  le  code  pénal  tout  citoyen  (dont  les  salariés  des  bailleurs
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               sociaux) doit signaler les crimes  à la police ou à la gendarmerie « dont il est encore possible
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               de prévenir ou de limiter les effets » (art. 434-1). De plus, les situations de maltraitance
               doivent être déclarées au Procureur de la République, à la police, à la gendarmerie, au tuteur, à

               l’aide sociale à l’enfance (Conseil Départemental). En effet, « le fait, pour quiconque ayant eu

               connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agressions ou atteintes sexuelles
               infligés à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison…d’une déficience

               psychique… et de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de
               trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende » (art.434-3). Les locataires atteints

               de troubles mentaux sont fragiles et peuvent subir des préjudices de l’extérieur ou se faire du

               tort à eux-mêmes. Dès lors, que le bailleur social est chargé d’assurer la sécurité et la
               tranquillité résidentielle (art. L.127-1 du CCH), il veille à favoriser le bien-vivre ensemble.


               Toutefois,  certaines  situations  exigent  la  mise  en  œuvre  de  la  procédure  d’expulsion.  Les

               dispositifs de prévention des expulsions peuvent être mobilisés soit par les bailleurs sociaux

               soit par les locataires.



               71  Tentative de viol, vol avec violences aggravés, escroquerie, séquestration etc…
               72  Maltraitance physique, psychique ou financière

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