Page 42 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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La phase d’orientation du locataire doit s’effectuer auprès du partenaire approprié. Il s’agit

               d’adresser  une  fiche  de  signalement  au  partenaire  adéquat  pour  qu’il  puisse  convoquer  le
               locataire ou se rendre à son domicile. Par exemple, l’AORIF et les bailleurs sociaux ont réalisé

               une fiche de signalement (cf. annexe 12 p.72) permettant de qualifier et d’orienter les ménages

               vers l’équipe mobile. Outre l’identité, les données sociodémographiques (ex : activité, statut
               matrimonial) et la situation socio-économique (ex : nature des ressources), cette fiche intègre

               les soutiens dont bénéficie le locataire (ex : tutelle). Elle mentionne, également, le parcours vis-
               à-vis du logement (ex : date d’entrée dans les lieux), l’identification des problèmes (ex : volets

               fermés),  la description des faits et une évaluation de la détresse psychologique du locataire
               estimée par le bailleur social (de fortement improbable à fortement probable).


               La  phase  de  traitement  des  situations  s’effectue  sur  le  long  terme.  Le  partenariat  est
               nécessairement bien formalisé afin de travailler dans un cadre pluridisciplinaire. L’objectif est

               de faire le point sur l’état d’avancement des situations, de déterminer les orientations à prendre,
               de réorienter les stratégies en cas de nécessité. Le bailleur social mobilisera en cas d’impayé ou

               de troubles de voisinage les procédures classiques.


               La  phase  de  gestion  des  situations  de  crise  et  d’urgence.  Selon  les  bailleurs  sociaux

               interrogés, les situations d’urgence ou de crises sont « exceptionnelles » mais cela « marque les
               esprits ». Deux actions sont menées concomitamment :



                 Le bailleur social compose le 17 pour mobiliser la police et le 18 pour solliciter les pompiers
                  (ou le 112 depuis un portable).

                 Le bailleur social écoute, rassure et accompagne les autres locataires. En Martinique, le

                  bailleur social fait appel à l’ALS chargée d’associer, aux côtés des conseillères sociales, un
                  psychologue pour intervenir  le plus  rapidement  possible  dans  la  résidence.  L’écoute est

                  organisée en général sur une semaine en journée ou le soir. Les locataires concernés seront

                  ensuite orientés vers les centres médico-psychologiques.


               Pendant cette phase, le bailleur social gère les demandes de mutation et les logements vacants
               qui ne trouvent pas de nouveaux locataires à cause des nuisances.


               Dans le cadre de la gestion des situations de crise ou d’urgence, les procédures sont différentes
               lorsqu’il s’agit d’assistance à personne en danger, de danger à l’ordre public ou lorsque cela

               concerne la sûreté des citoyens.




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