Page 44 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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provisoires nécessaires, à charge d’en référer dans les vingt-quatre heures au préfet qui statue

               sans délai et prononce, s’il y a lieu, un arrêté d’hospitalisation d’office dans les formes prévues

               à l’article L. 342 » (cf. les trois régimes d’admission en soin psychiatrique, annexe 13 p.73).


               La dernière phase concerne la procédure d’expulsion au tribunal d’instance. Les bailleurs
               sociaux mettent en place, préalablement, de multiples actions. Elles concernent « les mesures

               de  conciliation  entre  les  locataires,  l’organisation  d’une  réunion  pour  rappeler  les  règles
               locatives, l’élaboration d’un acte d’engagement pour faire cesser les troubles, la mobilisation

               des structures spécialisées, l’envoi d’une mise en demeure ou d’une sommation adressée par
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               voie d’huissier, le recueil des pétitions, la réception des attestations des locataires , la prise
               de photos relatives à la dégradation des logements et des parties communes, la reproduction

               des mains courantes et des dépôts de plainte ».


               Les bailleurs sociaux engagent l’expulsion en tenant compte de l’intensité et de la fréquence
               des  crises,  du  niveau  des  impayés  de  loyer,  du  refus  des  locataires  à  accepter  un

               accompagnement médico-social ou à rentrer dans un dispositif de soins. Ils enclenchent, alors,
               la  procédure  d’expulsion  lorsque  les  partenaires  médico-sociaux  ont  mobilisé  tous  les

               dispositifs et qu’ils font un constat d’échec. Puis, ils prennent en considération, le niveau de

               risque pour les voisins et pour les salariés.


               Force est de constater, que les organismes HLM sont contraints de gérer les locataires atteints

               de troubles mentaux en raison de la durée de la procédure d’expulsion (3 ans) et des limites
               décrites précédemment.  Par conséquent,  les bailleurs  sociaux  ont  choisi,  de réorganiser les

               services, de renforcer les connaissances et les compétences des collaborateurs. Puis, ils ont opté
               pour une clarification des procédures internes qui visent à préciser le rôle et à rassurer la gestion

               locative.  Le  but  est  d’améliorer  la  tranquillité  résidentielle  et  de  renforcer  l’efficience  des
               bailleurs sociaux.  Ces  axes  stratégiques délimitent le rôle des  organismes HLM. Mais,  ces

               derniers sont tributaires du secteur de la santé mentale, lui-même confronté à de nombreuses

               difficultés, ce qui incite les bailleurs sociaux à s’investir dans d’autres projets.









               85 Art. 200 à 203 du nouveau code de procédure civile et article 441-7 du nouveau code pénal, CERFA n°11527*02

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