Page 41 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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Ainsi, comme l’ont indiqué Daniel GLAESNER et Christophe PALLOT , compte tenu de la
paupérisation grandissante, « la performance globale d’une entreprise se mesure, également,
par la capacité des salariés à travailler dans un cadre pluridisciplinaire. Il s’agit, d’une part,
de respecter la réglementation en vigueur, et d’autre part, de mobiliser et de s’appuyer sur
d’autres compétences internes et/ou externes ». À ce titre, les bailleurs sociaux de Paris
financent avec l’ARS et la mairie l’intervention d’une équipe mobile, externe, composée d’un
psychiatre, d’un infirmier, d’une assistante sociale et d’un chargé de projet, tous à temps
plein, pour gérer 80 à 100 locataires par an. La société Est Métropole Habitat (14 000
logements) implanté à Lyon s’est dotée d’une équipe mobile, interne, constitué d’un infirmier,
d’un psychiatre et d’un travailleur social. L’objectif est d’analyser les caractéristiques de la
population locative concernée et d’apporter une réponse globale permettant de rétablir la
situation sociale, financière et psychique du locataire. Par ailleurs, les bailleurs sociaux ont
clarifié la procédure de traitement des locataires atteint d’un trouble mental.
Paragraphe 2 : Les différentes phases de traitement d’un dossier lié à trouble mental
Selon les bailleurs sociaux interrogés le traitement d’un dossier lié à un trouble mental
s’effectue en six phases.
La phase d’identification des problèmes est cruciale. En effet, elle permet de distinguer les
troubles liés à l’incivilité, à la délinquance et ceux relevant de la santé mentale. Les réponses et
les partenaires à mobiliser seront différents. En effet, selon LOGIREM, « les situations
présentées dans les réseaux de santé ne relèvent pas toutes de la psychiatrie, seulement un tiers
des situations sont des souffrances psychosociales ».
La phase de qualification de la situation (nature des problèmes, fréquences, analyses des
remontées d’informations des concierges, des habitants, des partenaires etc.) permet de
déterminer les actions à entreprendre en interne (convocation du locataire, rappel au
règlement intérieur des résidences etc.) et/ou en externe par la mobilisation des partenaires
concernés. Lille Métropole Habitat précise également que « tous les locataires ne peuvent pas
être psychiatrisés, par conséquent, le bailleur social doit bien qualifier la situation pour
orienter uniquement les locataires qui posent problème ».
78 Intervenants de l’AFPOLS, en management des organismes HLM, à l’Université de Paris 13
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