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PARTIE II
L’Allemagne réalise des détection « tout public » alors
qu’en France les tests ne sont réservés qu’aux cas graves,
car nous n’avons pas suffisamment d’outils et de moyens
logistiques pour faire autrement. Cette différence s’explique
notamment par l’industrie dont dispose l’Allemagne,
mais aussi par le fait dès l’arrivée du virus en Chine,
ils ont pris l’initiative de commander des kits.
Patrice Marche, Directeur de laboratoire INSERM en Immunologie
et directeur adjoint de l’IAB
L’Allemagne fut également en mesure de mieux absorber le choc sanitaire grâce au
plus grand nombre de lits d’hôpitaux par habitants de l’Union européenne (800 lits
pour 100 000 habitants contre 598 en France et 318 en Italie). De même, l’Allemagne pu
mettre à profit ses capacités de productions industrielles, par exemple dans la fabrication
de respirateurs.
Cette pandémie n’a pas les mêmes effets selon les pays
européens, et le contraste entre la France et l’Allemagne
s’explique en partie par le fait que les structures industrielles
ne sont pas les mêmes et que l’industrie allemande
a eu les moyens de produire le matériel nécessaire
pour contenir cette épidémie.
Gabriel Colletis, Économiste et fondateur de l’association du Manifeste
pour l’Industrie
Le cas de l’Allemagne vient souligner en miroir les difficultés de la France. Son système
de soins, préservé des compressions budgétaires, fut bien mieux dimensionné que le nôtre
pour faire face à cette épidémie. Son choix d’avoir recours rapidement à un dispositif
de dépistage massif, appuyé sur une capacité de production industrielle maintenue,
lui permis d’éviter des situations de pénuries sur le matériel médical ou sur les tests .
c) La Corée du Sud : entre interventionnisme et autoritarisme
La Corée du Sud a été un des premiers États affectés par la pandémie. Le pays fut
confronté à une diffusion initiale importante au sein de la population. Mais très rapi-
dement, les autorités sont parvenues à endiguer la propagation et à réduire drasti-
quement la mortalité liée au Covid-19 . Cela s’explique tout d’abord par les excellentes
capacités hospitalières de la Corée du Sud avec 12,3 lits d’hôpital pour 1 000 habitants,
ce qui la place en deuxième position au sein de l’OCDE. Tout comme l’Allemagne, la
Corée du Sud a également suivi les recommandations de l’OMS en menant une politique
de dépistage massive rendue possible par les capacités productives du pays puisque
l’industrie pharmaceutique coréenne a pu produire 350 000 tests par jour . Il faut dire
que depuis plusieurs années, la Corée du Sud a mis en place une nouvelle stratégie
industrielle extrêmement ambitieuse : l’Innovation Growth Engine Policy. Elle vise à
renforcer l’industrie du pays en se concentrant sur des secteurs émergents (véhicules
autonomes, biomédecine, énergies renouvelables etc.), à travers la mise en place d’un
conseil interministériel pour coordonner le travail entre les neuf ministères impliqués.
Cet outil de planification publique a montré là aussi sa réussite.

