Page 118 - 1. COMMISSION COVID-G2.indd
P. 118
/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
118
PARTIE II
L’État vietnamien a procédé de manière méthodique pour empêcher la constitution
d’un foyer épidémique. Ainsi, dès le 22 janvier, en période de vacances scolaires, le
gouvernement a mis en place un plan d’action anti-épidémie et un comité intermi-
nistériel, associant des scientifiques, et piloté par un vice premier ministre entière-
ment dédié à la question. Une fois cette structure mise en place, elle prit la décision
de ne pas rouvrir les écoles suite à la semaine de vacances, de fermer immédiatement
la frontière terrestre avec la Chine et de suspendre les vols vers et en provenance de
la Chine et de la Corée. Par la suite, les frontières terrestres, maritimes et aériennes du
Vietnam avec le reste du monde furent progressivement fermées. Seuls les Vietnamiens
installés à l’étranger furent en capacité de regagner le pays via des vols humanitaires.
Ces décisions permirent d’empêcher l’arrivée de nouveaux cas sur le sol national.
Pour assurer la capacité du pays à faire face, les exportations de masques et d’équipements
médicaux furent suspendus dans un premier temps, afin de s’assurer que les besoins
domestiques pouvaient être couverts. Toutes les usines qui pouvaient produire des
masques ont été réquisitionnées par le comité de gestion de crise afin de couvrir en
priorité la demande nationale . Une fois ceci garanti, le Vietnam pu venir au secours
d’autres pays, par exemple en faisant don d’un demi-million de masques à cinq États
européens, dont la France . Concernant la capacité hospitalière, toutes les opérations
qui le pouvaient furent reprogrammées, garantissant ainsi une capacité hospitalière
maximale.
Concernant le suivi en temps réel de la propagation de l’épidémie, le Vietnam a tourné
le dos au mirage des solutions technologiques comme le tracking pour favoriser un
dispositif humain extrêmement poussé. Chaque personne présentant des symptômes
est emmenée d’office à l’hôpital, testée et placée sous surveillance médicale, et il lui
est demandée de ne pas rentrer chez elle. L’ensemble des personnes avec lesquelles
la personne a été en contact sont contactées par les autorités, emmenées à l’hôpital,
testées et renvoyées chez elles avec confinement pour une durée de 14 jours si elles
sont testées négatives. L’ensemble des personnes avec lesquelles elles-mêmes ont
été en contact sont également répertoriées. Si une personne est testée positive et vit
dans un immeuble, c’est l’ensemble de l’immeuble qui est isolé, inspecté, et surveillé
médicalement pendant plusieurs jours. Il convient de noter que l’ensemble des soins
prodigués sont pris en charge par l’État.
Cette politique d’anticipation et de gestion de la crise a été grandement facilitée par le haut
degré de préparation et de discipline des citoyens. Ainsi, dans les jours qui suivirent
la création du comité de gestion des crises, les citoyens par eux-mêmes, alors que cela
n’était pas obligatoire, se sont mis à porter collectivement des masques.
La préparation concernait également la population
qui était parfaitement consciente également […]
L’auto discipline collective est impressionnante
sans besoin de police.
Didier Lachize, Chef d’entreprise français basé au Vietnam
Cette conscientisation élevée de la population permit au gouvernement, pour l’orga-
nisation de ses forces productives, de recourir à l’auto-évaluation par les entreprises
de leurs besoins et de leurs capacités à assurer le respect des consignes sanitaires.

