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                                Afin de faire face aux épidémies, l’État a créé
                             des procédures et des dispositifs tel que le plan
                             bleu. Ce plan bleu prévoit la mise en place

                             de mesures spécifiques pour lutter contre
                             la propagation d’une épidémie, la mise en œuvre
                             de protocoles sanitaires etc. Ce plan bleu prévoit

                             également la constitution de stocks de matériel
                             et notamment d’équipements de protection pour
                             faire face à une crise sanitaire. Or par manque
                             de moyens et/ou par manque de contrôle,
                             nombre d’EHPAD n’avaient pas constitué

                             de stock comme prévu par le plan bleu.
                             Au moment du déclenchement, le 6 mars 2020,
                             les stocks sont très largement insuffisants.

                             Guillaume Gobet, Représentant CGT du personnel au sein du groupe Orpea


                     Du côté du stock stratégique, celui-ci est estimé à 616 millions de masques chirurgicaux
                     à la fin de l’année 2013. L’objectif affiché alors par le nouveau Directeur Général de la
                     Santé (DGS) Benoît Vallet est un objectif d’un milliard de masques, ce qui nécessite un
                     investissement de 3,2 millions d’euros par an. Mais cet objectif ne sera jamais atteint.
                     Fin 2017, le stock de masques chirurgicaux est finalement estimé à 714 millions.

                     Dans les mêmes années, une nouvelle organisation voit également le jour. Dès 2012,
                     une super structure est imaginée par le ministère de la Santé pour regrouper l’Eprus,
                     l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l’Institut National de Veille et de Prévention pour
                     la Santé (INPES) au nom de la mutualisation des moyens financiers. L’Institut national
                     de prévention, de veille et d’intervention en santé publique, mieux connu sous le nom
                     « commercial »  de  Santé  publique  France,  est  finalement  créé  en  2016.  À  l’époque,
                     pourtant, des alertes sont lancées. La remise en cause de l’autonomie de l’Eprus, doté
                     de financements pérennes et concentré sur sa mission unique d’anticiper d’éventuelles
                     épidémies suscite des interrogations . À partir de la fin de l’année 2014, une mission
                     d’information sur le sujet est menée par le sénateur Delattre. Elle soulève des élé-
                     ments d’inquiétudes : que va peser le « petit » Eprus et ses 30 collaborateurs quand
                     Santé Publique France compte 500 personnels ? Comment faire cohabiter des cultures
                     institutionnelles très différentes entre les logisticiens de l’Eprus et les chercheurs en
                     santé publique du reste de l’institution ? L’Eprus ne risque-t-il pas de perdre en agilité
                     et en capacité de réponse rapide ? Le regroupement n’aurait-il pas un effet de réduction
                     budgétaire, sous prétexte de mutualisation des dépenses de fonctionnement ? 3













                     3 / « La France et les épidémies : 2011-2017, la mécanique du délitement », Le Monde, 6 mai 2020.
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