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PARTIE I
Le financement public, par les agences
régionales de santé, d’établissements privés
qui cherchent à accroître la rentabilité
de leurs établissements n’est plus acceptable.
La santé et le bien être de nos aînés
ne se marchandent pas.
Guillaume Gobet, Représentant CGT du personnel au sein du groupe Orpea
Un système de santé égalitaire et solidaire,
comme ça a été construit en France originellement,
c’est une chance pour les plus pauvres, mais c’est
aussi une chance pour les plus riches, pour
l’ensemble de la société ! C’est ce que démontre
une crise comme cette crise virale.
André Grimaldi, Professeur émérite au centre hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière
À bout de souffle et en souffrance, notre système de sante était donc en outre peu adapté
aux défis sanitaires d’aujourd’hui. Les alertes furent nombreuses mais trop souvent
ignorées
4 / DES ALERTES IGNORÉES PAR LES POUVOIRS PUBLICS
2019 est une année noire pour l’hôpital public et même pour le secteur privé . Le 18 mars,
le personnel paramédical des urgences de l’hôpital parisien Saint-Antoine se déclare en
grève illimitée à la suite d’une série d’agressions. Rapidement, quatre autres établissements
de la capitale les rejoignent. C’est le point de départ du Collectif Inter-Urgences, porté
par des paramédicaux, et qui dès le mois de juin revendique plus de 130 services en
grève à travers toute la France . Petit à petit, le mouvement va s’étendre à tout l’hôpital
public, voire aux médecins libéraux et aux usagers de la santé dans leur ensemble.
Le 9 septembre, Agnès Buzyn tente d’éteindre l’incendie avec un plan de « refondation des
urgences » et une enveloppe de 750 millions d’euros. Mais le collectif les juge insuffi-
sants et décide la poursuite de la grève. Ils sont alors ralliés par les médecins, à travers
l’Association des médecins urgentistes. C’est aussi en septembre que se crée le Collectif
Inter-Hôpitaux : médecins, étudiants, personnel administratif, paramédicaux, repré-
sentants des usagers s’y associent pour défendre l’hôpital public. Ainsi, autour des
deux collectifs et des syndicats de la santé, ils sont des milliers à défiler le 14 novembre,
dans toute la France, pour dénoncer leurs conditions de travail. Puis, le 17 décembre, ils
sont rejoints par les associations Printemps de la psychiatrie et Coordination nationale
des comités de défense des maternités et hôpitaux de proximité ainsi que des associations
de patients, des internes en grève illimitée, des généralistes libéraux… C’est bien tout
le système de santé qui essaie de se faire entendre et réclame d’une même voix réou-
vertures de lits, augmentations de salaires, plus de budget et d’embauches, et une
révision de la gouvernance et du mode de financement de l’hôpital.