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                     2 /  L’INSPECTION DU TRAVAIL DÉTOURNÉE DE SA MISSION CENTRALE
                        DE CONTRÔLE DU DROIT SOCIAL ET DE LA PROTECTION DES SALARIÉS

                                On programme une dégradation continue

                             des conditions du contrôle du droit social
                             dans ce pays.

                             Pierre Mériaux, Syndicat SNU-TEFE-FSU


                     Comme l’ensemble des services publics, le ministère du travail n’a pas été épargné par
                     les politiques d’austérité menées par les gouvernements successifs ni par les réformes
                     structurelles qui ont dévoyé les missions des agents et se sont accompagnées de leur
                     lot de souffrances au travail.

                     Tout d’abord, la tendance a été à la réduction des effectifs . Celle-ci s’est traduite par
                     le non-remplacement d’une partie des départs à la retraite puis par la limitation du
                     nombre de places pourvues aux concours de la fonction publique, voire par la suppression
                     de postes. Le corps des inspecteurs du travail, dont la mission centrale est la protection
                     des droits des salariés, a été progressivement amputé de ses moyens. Alors qu’en 2004,
                     lors du plan de modernisation de l’inspection du travail, on comptait un agent de contrôle
                     pour 6 250 salariés, en 2020, on compte désormais un agent pour 8 000 salariés et Muriel
                     Pénicaud, l’actuelle ministre du Travail souhaite atteindre en 2022 l’objectif d’un agent
                     pour 10 000 salariés.

                     L’intersyndicale regroupant la CGT, la FSU, Solidaires, la CNT – soit près de 70% des
                     agents du ministère – alerte depuis plus de 5 ans sur une situation qu’il qualifie « d’ultra
                     critique » . Muriel Pénicaud prévoit ainsi sur 5 ans une perte de plus de 1 000 postes sur
                     l’ensemble du ministère du travail. Au lieu d’atteindre 2 200 inspecteurs du travail, les
                     organisations syndicales ont recensé à peu près 1 800 agents de contrôle opérationnels
                     sur le terrain suite à des postes vacants non pourvus. Ces 1 800 agents de l’inspection
                     du travail doivent contrôler 1,8 million d’entreprises soit 18,5 millions de salariés par
                     exemple, le département du Val-d’Oise compte un tiers de postes non pourvus, par
                     conséquent, le nombre d’entreprises contrôlées diminue et la charge de travail qui
                     incombe à chaque inspecteur augmente . Les conséquences d’une telle politique sur les
                     effectifs entraînent donc des effets des plus désastreux sur le respect des droits des
                     salariés et la protection à laquelle ils ont droit.


                                Ce qui est en jeu c’est la destruction de l’inspection

                             du travail, et avec elle la liberté d’initiative
                             des inspecteurs telle qu’elle est prévue
                             par la convention internationale de l’OIT
                             (Organisation internationale du travail).

                             Julien Boeldieu, CGT inspection du travail
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