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PARTIE I
Le fonctionnement de la sécurité civile repose aujourd’hui sur les services départe-
mentaux d’incendie et de secours (SDIS), chacun dépendant du financement des col-
lectivités locales. Ainsi, on compte autant de cas de figure que de départements. Les
syndicalistes sont très inquiets concernant le financement de la sécurité civile. En
effet, les collectivités qui ont déjà subi de nombreuses baisses de dotations de l’État,
ont annoncé une perte de 30% de leur budget pour cette année. Les pompiers craignent
un renforcement des inégalités territoriales préexistantes, observées au travers des
dotations en matériel disparates d’un département à l’autre . À cela s’ajoute les différents
statuts qui composent le corps des sapeurs-pompiers. Aujourd’hui on compte 45 000 à
47 000 sapeurs-pompiers professionnels et 200 000 volontaires. Pour autant, une crise
de vocation touche les volontaires. Tous s’accordent sur la nécessité d’embauches
massives. La mobilisation de ces derniers en 2019, tant contre l’application de la ré-
forme des retraites que pour la revalorisation de la prime de feu qui n’avait pas été
revue à la hausse depuis 30 ans, témoignent d’un manque flagrant de reconnaissance.
Les pompiers, quand d’autres services
ne répondent plus, ils sont toujours là,
on est le couteau-suisse de la nation
même quand ce n’est pas dans le cadre
de nos missions.
Frédéric PERRIN, Sapeur-pompier, président du SPASDIS-CFTC
L’heure est grave pour le service public des pompiers, tant sur le plan des moyens financiers
que des moyens humains. Et cela peut avoir des conséquences dramatiques lorsque
les pompiers, véritable couteau-suisse de la chaîne des secours, sont sollicités sans
moyens pour faire face à une crise.
5 / … ET EN VOIE DE PRIVATISATION POUR CERTAINS
Depuis 2 ans, le quinquennat d’Emmanuel Macron poursuit la casse de nos services
publics . Que ce soit la Poste, les télécommunications ou la SNCF, à chaque fois le
scénario est le même : transformation des établissements en sociétés anonymes,
baisse des effectifs, recherche de la rentabilité à tout prix jusqu’à la privatisation .
D’après les personnes auditionnées, les politiques néolibérales instillées dans ces
secteurs et leur obsession de la rentabilité immédiate empêchent d’anticiper les
crises comme celle du Covid-19 et rendent les salariés plus vulnérables.
Depuis le 1 janvier 2020, la SNCF est devenue une société anonyme et les futurs sa-
er
lariés ne sont plus embauchés sous le statut de cheminot. La loi qui démolit le service
public ferroviaire a été adoptée définitivement en juin 2018 alors que les cheminots
faisaient grève depuis 1 mois. La transformation de la SNCF en société anonyme permet
notamment à l’État de ne pas assainir les dettes de l’établissement ou de le restructurer
financièrement. Une manière d’asphyxier un peu plus le service public en invitant à
faire des économies. Le texte mentionne aussi l’ouverture à la concurrence, aggravant
ainsi les inégalités territoriales entre les régions les plus riches et celles les plus
pauvres. Le gouvernement persiste dans le sous-investissement qui dure depuis 30 ans.
Dans la tradition des politiques libérales, les effectifs de la SNCF ont fondu au cours
des années. En 1990, on comptait 207 000 agents pour l’équivalent de 64 milliards de