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PARTIE I
Les douaniers et douanières, par leur professionnalisme, se sont toujours adaptés aux
différentes réformes imposées par les gouvernements successifs, souvent sans aucune
reconnaissance en matière d’amélioration des conditions de travail et de revalorisation
des salaires. Seules leurs mobilisations en 2014 et en 2019 leur ont permis de faire valoir
leurs droits. La douane joue pourtant un rôle crucial . Elle opère dans les ports, aéroports,
fret express, fret postal, gares, pour contrôler toutes les marchandises importées avec
deux missions essentielles : la perception de la TVA, taxes et droits de douane pour les
recettes de l’état et le contrôle des normes techniques et sanitaires pour la protection
des consommateurs. Malheureusement, seul 1 produit sur 10 000 est vérifié à ce jour
avant d’entrer sur le territoire européen . Cet état de fait est principalement dû à de
nombreuses suppressions d’emplois depuis 25 ans et à un réseau de proximité en déclin
au profit d’un dédouanement centralisé sur de grandes plateformes. Par ailleurs, depuis
1993, date de l’ouverture des frontières, la TVA intra-communautaire des marchandises
introduites sur le territoire national est gérée par la DGFIP sans moyens de contrôle, ce qui
occasionne d’après différents rapports une perte équivalente à 45 milliards d’euros pour
l’État français. Les Français et les Françaises sont ainsi directement impactés par ces
transformations, tant sur la qualité et le respect des normes sur de nombreux produits, que
sur les pertes financières colossales dans les caisses de l’État. Ces failles peuvent
s’avérer dramatiques en cas de nécessité de fermeture des frontières et de contrôle
accru sur des marchandises stratégiques, comme ce fut le cas pour le Covid-19 .
On a voulu faire des économies de bouts
de chandelle sur la prise en charge sanitaire
de la population.
Frédéric PERRIN, Sapeur-pompier, président du SPASDIS-CF
Les sapeurs-pompiers ont toujours été en première ligne, mais depuis les années
d’austérité des budgets de santé et tout particulièrement de ceux de l’hôpital, ces der-
niers sont sur-sollicités. Alors que dans les années 90 jusqu’au début des années 2000,
65 à 67% de leurs interventions concernaient les secours à la personne, chiffre stable
depuis des décennies, aujourd’hui, avant même la crise, ce chiffre a grimpé à 85-87%.
Les pompiers compensent la défaillance du système de santé, y compris en dehors
de leurs missions .
La fermeture d’établissements hospitaliers ou de certains services, la diminution du
nombre de lits, le manque de structures d’accueil et de médecins, les déserts médicaux
ont eu des conséquences significatives sur le travail et les missions des sapeurs-pompiers.
Cet épuisement s’illustre par le long mouvement de grève en 2019 pour réclamer
notamment plus d’effectifs et de moyens. Ils ont également pallié le manque de moyens
de transport d’urgence de patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques,
avec des distances toujours plus grandes. À ce titre, les pompiers assurent un maillage
territorial très fort même dans les zones les plus reculées.
L’humain doit reprendre sa place.
Frédéric PERRIN, Sapeur-pompier, président du SPASDIS-CF