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PARTIE I
Avant le début de l’épidémie le service public de la justice était au bord de l’implosion
du fait de ce gouvernement et de ses prédécesseurs . Il était donc évident que le service
public de la justice n’était pas en capacité d’affronter sans mesures radicales la crise
du Covid-19.
4 / DES SERVICES PUBLICS MALMENÉS
Le service public des douanes et celui des sapeurs-pompiers connaissent le même
sort : alors que leurs missions sont d’intérêt général, qu’elles assurent notre sécurité,
leurs effectifs sont en baisse et les moyens qui leur sont alloués sont insuffisants au
regard des enjeux sociaux et sanitaires contemporains. Leurs missions restent en
effet stratégiques et tout particulièrement en temps de crise . Comme beaucoup d’autres
secteurs de la fonction publique, les politiques menées depuis plusieurs décennies les ont
fortement fragilisés. Nous ne devons qu’à leur professionnalisme et à leur dévouement
la continuité du service public .
La direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) est une administration
du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des Comptes publics de 17 000
agents environ, répartis en deux branches d’activité. Comme la majorité des services
publics de ce pays, elle a subi de plein fouet les politiques austéritaires, l’élargisse-
ment de ses missions en même temps qu’une perte d’effectifs majeure. Les douaniers
et douanières, comme tant d’autres fonctionnaires, ont vu leurs missions perdre de leur
sens et leur charge de travail augmenter. Ainsi, depuis la création du grand marché
commun par l’ouverture des frontières en 1993, la DGDDI a perdu près de 6 000 agents
et agentes et des centaines de services . Si la situation a semblé s’améliorer depuis
2015 avec la création de 800 emplois « anti-terroristes » et de 700 emplois sur 3 ans en
vue du Brexit, le compte n’y est toujours pas. Aujourd’hui certains départements sont
dépourvus de service douanier, des centaines d’aérodromes ne sont pas contrôlés par
la douane occasionnant des risques potentiels de fraude. Des bureaux sont dépourvus
de missions au profit d’une centralisation budgétaire dont le seul but est de répondre
aux injonctions de la baisse des dépenses publiques.
Remplir pleinement sa mission de « police »
des marchandises est la raison d’être de notre
administration. Face à l’augmentation
exponentielle des échanges et au volume
sans cesse grandissant des marchandises,
la dématérialisation et la dérégulation,
ne sauraient être, au regard de leurs
conséquences négatives en termes d’emplois,
des solutions porteuses d’avenir.
Olivier Balzer, Secrétaire national du syndicat national des agents des douanes CGT