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PARTIE II
On a ce merveilleux mot qu’on a trouvé : « travailler
en mode dégradé ». C’est ce que vous appelez gérer
la pénurie, mais enfin c’est quand même une gestion
de crise… mais en mode dégradé, c’est-à-dire qu’il faut
faire attention au curare, à la morphine, etc… On utilise
des demi-doses. Si on n’a pas de Rivotril on reviendra
au Valium.
André Grimaldi, Professeur émérite au centre hospitalier universitaire
Pitié-Salpêtrière
On commence aussi à manquer sévèrement des médicaments
pour endormir les patients donc encore une fois les stocks
n’ont pas été suffisamment constitués pour répondre à cette
pandémie en France, ni pour aider à l’international.
Jean-Marc Devauchelle, Secrétaire général de la Fédération Sud Santé Sociaux
4 / MATÉRIEL SANITAIRE :
UN GOUVERNEMENT PRISONNIER DU DOGME DU MARCHÉ
Face à l’afflux important de patients au sein des unités de soins intensifs, il a fallu
augmenter en urgence les capacités, notamment pour l’accueil des patients ayant
besoin de réanimation. Au-delà des difficultés liées au manque de place pour des patients
et au nombre de personnels formés, cela a nécessité un besoin en matériel médical, et
notamment en respirateurs.
Air Liquide Medical Systems, seul fabriquant en France de respirateurs artificiels, se
met immédiatement au travail. Il sollicite le gouvernement pour lui faire part de sa
volonté d’augmenter sa production. Suite à une commande de 10 000 respirateurs par
l’État, Air Liquide se rapproche début avril de trois groupes (PSA, Schneider Electric et
Valeo) avec l’objectif d’augmenter ses capacités de production pour produire ces 10 000
respirateurs en 50 jours. À Nantes, un autre projet voit le jour. Intitulé « Makers for life »,
il se constitue autour du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Regroupant Renault,
Michelin et ST Microelectronics, il se fixe alors pour objectif de fabriquer 500 unités de
respirateurs d’urgence par impression 3D.
Beaucoup d’entreprises possèdent des machines
qui peuvent produire les pièces et on a les schémas
de montage ! On peut très rapidement réorienter les
productions, c’est ce qu’on a fait dans tous les conflits !
Christophe Prudhomme, Porte-parole des médecins urgentistes de France

