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PARTIE II
Aujourd’hui il y a des entreprises telles que nos entreprises
automobiles qui sont en capacité de construire très rapidement
des respirateurs, celles de la plasturgie qui pourraient fournir
des filtres… On a beaucoup d’entreprises en capacité
qui pourraient être utiles avec des petites modifications,
comme par exemple les entreprises de papeterie
ou les entreprises de confection…
Jean-Marc Devauchelle, Secrétaire général de la Fédération Sud Santé Sociaux
À quelques mois près, les hôpitaux auraient pu se retrouver dans une situation pire
encore. Ils doivent une fière chandelle au personnel de Peters Surgical. La production
de l’entreprise Peters Surgical, évoquée précédemment, devait être délocalisée en
Inde au bénéfice de profits plus juteux pour le fond de pension propriétaire du groupe.
Or cette entreprise de Bobigny fabrique des sondes Monin, indispensables aux respi-
rateurs. Conséquence : les mêmes salariés qui risquaient de se retrouver sans emploi
en juin ont accepté de passer aux trois-huit pour sortir de leur usine 40 000 sondes
au lieu des 10 000 habituels . Julien Faidherbe, délégué CGT, aura ce commentaire :
« Vous imaginez la situation si l’épidémie avait eu lieu quelques mois plus tard, sachant
qu’il serait devenu en plus impossible d’importer des sondes de l’Inde. »
Si ces initiatives et le dévouement des salariés de ces entreprises ne peuvent qu’être
salués, on peut ici pointer l’absence de politiques volontaristes d’un État otage de son
idéologie . En effet, il se contentera de saluer ce type d’initiative, voire de les encourager,
mais refusa d’assumer un rôle d’organisation de « l’économie de guerre » dont nous
avons alors besoin. En conséquence, seule une partie des ressources sera déployée.
Dans certains groupes, comme Airbus, les propositions des salariés souhaitant se
rendre utiles à la bataille sanitaire plutôt que de se mettre en danger pour poursuivre
des actions non essentielles sont ignorées.
Airbus, qui dispose d’un parc de machines-outils
performantes, pourrait être utilisé pour fabriquer
des respirateurs ou autre matériel utile en association
avec d’autres entreprises.
Xavier Petrachi, Délégué syndical CGT Airbus
Il nous reste encore une entreprise qui fabrique des respirateurs
qui est AirLiquid. Il serait bon que les ingénieurs d’Airbus,
par exemple, plutôt que de construire des avions, nous
produisent rapidement des respirateurs. C’est ça l’urgence !
Christophe Prudhomme, Porte-parole des médecins urgentistes de France
Ironie du sort, tout en refusant d’organiser ces initiatives, le gouvernement aura tout de
même réussi à faire des erreurs. Le choix des modèles de respirateurs commandés
par les autorités françaises fait débat. Selon plusieurs médecins réanimateurs, cités
dans une enquête de France Inter , une grande partie des modèles commandés ne
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sont pas adaptés au traitement des cas atteints du Covid-19.
5 / « 8 500 respirateurs pour rien ? », France Inter, 23 avril 2020.

