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PARTIE II
Les travailleurs des déchets qui effectuent des missions de service publics souvent
en sous-traitance, témoignaient d’une absence des mesures sanitaires nécessaires
pour leur protection . Ils ont dû se battre pour n’être que deux personnes par cabine de
camion pour respecter les distanciations physiques, avoir du gel hydroalcoolique, des
masques homologués et des gants en nombre suffisant ou encore une désinfection des
vestiaires après chaque équipe. Le directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN),
auditionné dans le cadre d’un rapport spécial parlementaire, révèle que la situation
était là même chez les exploitants du nucléaire. Ils ne disposaient pas de masques et,
comme les autres secteurs professionnels agissant dans des secteurs pourtant essentiels
à la sécurité du pays, ont cédé leur peu de masques au personnel soignant.
b / Un cadre légal et d’organisation pendant la crise
mettant à mal le service public de l’emploi
Les droits au chômage et le nombre de bénéficiaires se sont révélés insuffisants face
à la crise . Dès le début du confinement, le gouvernement a annoncé le report de l’entrée
en vigueur des nouvelles règles de calcul de l’indemnisation chômage au 1 sep-
er
tembre, ainsi que la prolongation des indemnités chômage pour ceux dont les droits
arrivaient à terme après le 1 mars. Pour autant, toutes les allocations n’ont pas été
er
prolongées, les personnes ayant subi un licenciement économique, allocataires de
l’ASP, allocation de sécurisation professionnelle, par exemple, ont été lésées. Par cette
crise, des travailleurs ont été mis en grande difficulté, tels que les saisonniers, maîtres
d’hôtel, hôtesses d’accueil, intermittents, qui ont vu leur contrat de mars et avril annulé,
ne pouvant ainsi ouvrir de droits. Qui plus est, la période de confinement a été neutralisée
dans le calcul d’indemnisation mais pas pour la recherche d’emploi. Ainsi, pour percevoir
des indemnisations, les demandeurs devaient justifier d’une recherche d’emploi pendant le
confinement, période où certaines offres d’emploi proposées exposaient les salariés au virus.
Il faut souligner que des agents dévoués ont aidé les usagers à actualiser leurs données .
Hors confinement, les cessations d’inscription à Pôle emploi sont liées aux problèmes
d’actualisation des dossiers. Avec la crise, on peut aisément anticiper une explosion du
nombre de non-inscription, car les personnes ont besoin de numériser leurs documents
pour l’actualisation des données, ou d’appeler le 3949 qui est un numéro payant.
L’actualisation automatique quant à elle, a été refusée par la direction générale, sauf pour
Mayotte qui est très peu équipée en matériel informatique. Pour pallier cette décision
irresponsable, certains directeurs d’agence et conseillers ont essayé de résoudre ces
problèmes d’actualisation en appelant eux-mêmes les usagers et en cherchant sur les
bornes des pôles emploi, les usagers qui avait l’habitude d’actualiser leur situation sur
place.
c / Des syndicats en première ligne dans la protection des travailleurs
Concernant le service public des douanes, on note un manque de cohérence entre les
services couplé au manque de moyens . Dès la mise en place de l’état d’urgence sanitaire
lié au Covid-19, l’administration des douanes a eu des difficultés à mettre en place un
plan de continuité de l’activité dans chaque direction douanière régionale. De
nombreux problèmes sont apparus dans les services douaniers, bureaux comme
brigades, avec de nombreuses disparités d’une direction et d’un service à l’autre. Le
passage de 6 000 agents en statut de télétravail a eu quelques ratés en raison de l’im-
préparation de ce mode de travail depuis des années à la DGDDI. Sur le terrain, la
continuité des objectifs de performance concernant la lutte contre la fraude a pu
mettre en danger au départ les agents de la branche surveillance, qui se sont retrouvés

