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PARTIE II
télétravailler, d’autres ont eu des ordres qui les exposaient au virus et les protocoles
de distanciation physique n’ont pas été mis en place. Malgré des suspicions de conta-
mination au Covid-19 dans certains services, aucune mesure de mise en quarantaine
n’a été prise automatiquement. Le principe de précaution aurait dû être la règle dès le
départ avec les moyens matériels nécessaires. C’est grâce à la vigilance syndicale
dans l’application des plans de continuité d’activité et, depuis le 11 mai, des plans pro-
gressifs d’activité, que la priorité de la protection optimale des agents dans chacune
des directions douanières a été prise en compte dans l’administration.
Les premiers jours à La Poste, c’était deux feuilles
de sopalin, une bouteille d’eau, et avec ça on disait
aux facteurs “ vous pouvez y aller ” !
Christian Mathorel, Secrétaire général de la CGT FATP
À La Poste, aucune anticipation n’a été faite de la crise . Les consignes de sécurité
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n’ont pas été définies, les personnels déplorent le manque de gel hydroalcoolique et
témoignent qu’il leur était parfois conseillé de porter 3 masques par jour et parfois
aucun. Les bureaux de poste ont été maintenus ouverts pour beaucoup et La Poste a
même annoncé la réouverture de 5 000 bureaux de poste alors même que les mesures
de sécurité maximales n’étaient pas garanties. La sécurité n’était donc pas assurée, en
vertu d’une politique de profit plutôt que de protection des salariés. Ce fut le cas no-
tamment dans les centres de tri, jusqu’à ce que 24 millions de masques soient décou-
verts le 10 avril, dans des entrepôts de La Poste. Gaël Quirante, syndicaliste Sud Poste
résume ainsi les objectifs de sa direction en temps de crise : gagner des parts de mar-
ché ! La situation est identique chez Orange . Christian Mathorel, CGT, regrettera que
l’entreprise ait refusé de limiter aux activités de niveau 1 (celles qui desservent les
infrastructures indispensables type hôpitaux) l’activité des agents sur le terrain.
Des SDIS - services départementaux d’incendie et de secours - ont été contraints de
faire appel à des dons de matériel de protection . Certains SDIS avaient du stock de
matériel propre et d’autres qui ont voulu faire des économies se sont retrouvés démunis.
On distingue trois niveaux de SDIS : le premier est le Grand-Est, impacté très vite par
la crise, sans préparation, avec des équipements de protection très limités ; ensuite
viennent l’Île-de-France et les Hauts-de-France pour lesquels les dégâts ont été limités
grâce à des moyens plus conséquents et une légère anticipation ; enfin le troisième
correspond au reste de la France qui a été moins impacté par la crise et dont les services
ont pu anticiper et s’équiper en conséquence. Les plus petits SDIS ont dû faire appel
très vite aux divers dons pour faire face à la crise. Ces services avaient des difficultés
à s’approvisionner en sur-tenues complètes, telles que les surblouses, charlottes et bottes.
Les agents souffraient également d’un manque de protection des véhicules. Certains
ont dû acheter des rideaux de douche pour bricoler une séparation à l’intérieur ou ont
fait appel à des imprimeurs 3D à proximité pour aménager l’arrière de l’ambulance.
Nous voulons des masques, des gants et le nettoyage
de nos cabines. On ne demande pas des milliards,
juste de la protection.
Délégué syndical Derichebourg
8 / « À la poste le service public pâtit, les postiers morflent », Bastamag, 29 avril 2020.

