Page 26 - Bulletin Veille Réglémentaire Août 2018
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Reglementary Watch
           Août 2018



           Benoît Lysy



           La  Région  wallonne  transpose  (partiellement)  dans  son  droit  interne  la  directive  européenne
           2014/52, qui intègre les récentes priorités de l’Union dans le cadre de l’évaluation des incidences
           de  certains  projets  publics  et  privés  sur  l’environnement.  Parallèlement,  dans  un  objectif  de
           simplification  administrative,  le  législateur  wallon  procède  à  la  dématérialisation  globale  des
           procédures liées aux permis d’environnement et aux permis uniques.


           Directive 2014/52

           Pour rappel, la directive européenne 2014/52 (dite « directive EIE projets ») régit l'évaluation des
           incidences sur l'environnement (EIE) de projets qui peuvent avoir des conséquences notables sur
           l’environnement.  Dans  ce  contexte,  la  notion  de  projet  englobe  la  réalisation  de  travaux  de
           construction  ou  autres  installations  ou  ouvrages,  ainsi  que  d’autres  interventions dans  le  milieu
           naturel ou le paysage, y compris celles qui sont destinées à l’exploitation des ressources du sol.

           Cette directive a pour finalité de corriger certaines lacunes de la législation européenne existante et
           d’aligner celle-ci sur les nouvelles priorités politiques de l’Union en matière de protection des sols,
           d’utilisation des ressources, de biodiversité, de changement climatique et de risques de catastrophes
           naturelles et d’origine humaine.

           La  transposition  de  cette  directive  en  droit  wallon  entraîne  des  adaptations  techniques,  des
           corrections de plume, la renumérotation et la réorganisation de certains articles au sein du Code de
           l’Environnement, sans toutefois remettre fondamentalement en cause la procédure d’évaluation des
           incidences  telle  qu’elle  existe  déjà  en  Wallonie.  Les  annexes  I  et  III  de  la  directive,  portant
           respectivement sur la liste des projets soumis à EIE et sur les critères de sélection permettant de
           déterminer la nécessité d'une étude d’incidences, sont également reprises au sein du Code.

           En ce qui concerne la phase de screening (soit la procédure de détermination de l’opportunité de
           réaliser  une  EIE),  la  directive  prévoit  que  seuls  les  projets  ayant  une  incidence  notable  sur
           l’environnement devront être soumis à une étude d’incidence, sur la base d’informations spécifiques
           fournies  par  le  maître  d’ouvrage  à  l’autorité  compétente  (description  du  projet,  des  éléments
           susceptibles d’être affectés, et des effets notables potentiels). A noter que le maître d’ouvrage peut
           interroger l’autorité compétente sur l’ampleur des informations à fournir pour chaque impact qu’il a
           identifié comme notable.

           Durant cette phase, l’autorité compétente doit tenir également compte le cas échéant des résul-tats
           des  vérifications  préliminaires  ou  des  EIE  réalisées  en  vertu  d’autres  dispositions.  La  phase  de
           screening est désormais limitée à 90 jours, au terme desquels l’autorité doit donc avoir pris une
           décision sur la nécessite de réaliser l’EIE ou non. Ce délai peut être prolongé en cas de circonstances
           exceptionnelles notamment liées à la nature, la complexité, la localisation ou la dimension du projet.

           Par ailleurs, l’autorité compétente doit veiller à ce que les caractéristiques du projet et les mesures
           envisagées  pour  éviter,  prévenir  ou  réduire  et,  si  possible,  compenser  les  incidences  négatives





           Jean-François GUILLOTTE Reglementary and Technology Officer
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