Page 29 - Bulletin Veille Réglémentaire Août 2018
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Reglementary Watch
           Août 2018



           Le Protocole sur les POP a fait l’objet d’un amendement signé à Genève en 2009. Celui-ci comporte
           plusieurs dispositions, nécessitant une ratification, qui portent sur l’ajout de nouvelles substances
           dans la catégorie POP, sur une actualisation de certaines VLE (PCDD/PCDF provenant d’incinérateurs
           de déchets) et du régime prévu pour les émissions de plusieurs types de POP (notamment le DDT),
           sur  l’établissement  de  nouvelles  VLE  pour  les  émissions  de  PCDD/PCDF  provenant  des  ateliers
           d’agglomération et de production d’acier de deuxième fusion (fours électriques à arc), et sur l’ajout
           des PCB à la liste de substances dont les émissions annuelles doivent rester inférieures au niveau
           de l’année de référence et être déclarées.

           Le parlement bruxellois donne donc aujourd’hui son assentiment à cet amendement afin que la
           Belgique puisse respecter ses engagements internationaux, mais l’impact de ce texte est limité pour
           la Région, car la réglementation bruxelloise y est déjà conforme. Le législateur régional explique
           que le respect des exigences en matière de POP est assuré essentiellement via la délivrance des
           permis d’environnement qui prennent en compte la règlementation européenne et internationale,
           ainsi  que  les  MTD  (via  les  conditions  d’exploiter  qui  comportent  notamment  des  obligations  de
           monitoring des émissions et de gestion des stocks). De même, en ce qui concerne l’incinérateur de
           déchets,  le  permis  d’environnement  impose  déjà  une  analyse  semestrielle  des  émissions  de
           dioxines/furannes.


           Métaux lourds

           Le Protocole sur les métaux lourds, lui aussi signé à Aarhus en 1998, a pour objectif de réduire et
           de maîtriser les émissions anthropiques de plomb (Pb), de cadmium (Cd) et de mercure (Hg) dans
           l’atmosphère en vue de mieux protéger la santé humaine et l’environnement. Ces substances sont
           donc elles aussi susceptibles d’être transportées dans l’atmosphère par-delà les frontières sur de
           longues distances. Concrètement, les Etats parties doivent limiter leurs émissions en appliquant les
           MTD et en respectant les VLE (pour certaines grandes sources fixes comme les grandes sources de
           combustion  et  les  incinérateurs  de  déchets).  Ils  doivent  également  dresser  et  tenir  à  jour  des
           inventaires  des  émissions  de  métaux  lourds,  supprimer  progressivement  l’essence  au  plomb  et
           réduire la concentration de mercure dans les piles alcalines.
           Ce Protocole a lui aussi fait l’objet d’un amendement signé à Genève, en 2012 cette fois. Ce dernier
           établit notamment des VLE plus strictes pour les émissions de poussières provenant de certaines
           grandes sources fixes. Il instaure également des dispositions transitoires adaptables qui profiteront
                                                                      er
           aux futures Parties qui adhèreront au Protocole entre le 1  janvier 2014 et le 31 décembre 2019,
           afin d’augmenter le nombre potentiel de ratifications.

           Comme en ce qui concerne les POP, la ratification bruxelloise à l’amendement au Protocole sur les
           métaux lourds n’a pas d’impact direct sur la réglementation de la Région, car celle-ci y est déjà
           conforme. Par exemple, en  ce qui concerne l’incinérateur de déchets bruxellois, une analyse de
           l’émission  atmosphérique  des  métaux  lourds  est  déjà  prévue  trois fois  par  an  dans le  cadre  du
           permis d’environnement.


           Entrée en vigueur

           Ces deux amendements ne sont pas encore entrés en vigueur. Ils nécessitent pour cela l’adhésion
           de 2/3 des parties au Protocole concerné (soit 22 Etats).



           Jean-François GUILLOTTE Reglementary and Technology Officer
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