Page 36 - le barrage de la gileppe
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1er Juillet 1862. M. V. Doret se plaint au Conseil provincial des retards que le
Gouvernement apporte à l’étude de la question du régime de la Vesdre. Le Conseil provincial
émet le vœux que le gouvernement s’occupe le plus tôt possible de cet objet.
16 A
oût. — Réunion à l’Hôtel-de-Ville des industriels de Verviers. M. Bidaut, secrétaire
général des travaux publics, assiste à la séance. M. Flechet, conseiller communal, insiste
pour qu’on ne se borne pas à demander une amélioration dans le régime de la Vesdre, ce qui
servirait presque uniquement les personnes qui utilisent la rivière comme force motrice, mais
une abondante distribution d’eaux industrielles et domestiques. Le Gouvernement se bornait
à vouloir rendre à la Vesdre un bon étiage aux époques de sécheresse.
M. Masson, conseiller communal, appuie énergiquement les arguments de M. Flechet. Le
projet du Gouvernement répond aux besoins des roues hydrauliques, dit- il, mais en aucune
façon aux intérêts du ménage industriel et de l’hygiène de Verviers, Hodimont, Dison et
Ensival. L’Assemblée exprime le vœu que le réservoir serve en même temps à améliorer le
régime de la Vesdre et à alimenter une distribution d’eau. Elle demande en plus que le
Gouvernement donne un million au lieu des cinq cent mille francs votés.
1863
La ville de Verviers porte un crédit de 25 fr. à son budget pour l’étude de la question
des eaux
Un Comité se constitue spontanément pour étudier la question du projet d'une distribution
de 1200 membres. Cette Société réclame avec énergie la construction d’un réservoir par
l’Etat. Des industriels protestent au Conseil communal contre le projet d’établir un réservoir
dans la forêt de Hortogenwald, parce que le lit de la rivière contient déjà trop peu d’eau. Ils
demandent qu’on veuille s’occuper .exclusivement de rechercher les fuites qui se trouvent
dans le lit de la rivière et de les boucher.
Un projet abandonné
un barrage à Eupen!
De nouveau, le 20 janvier 1863, Le Hardy de Beaulieu revint à la charge. Il présentait
son premier projet, portant création d’un barrage en amont d’Eupen.
La ville d’Eupen avait jusqu’alors manifesté un vif intérêt à l’idée de ce barrage.
Ses industriels, désireux autant que ceux de Verviers de se constituer une réserve pour
les mauvais jours, encourageaient les initiatives de leurs voisins belges, et leur Chambre
de Commerce entra en rapport avec notre Gouvernement, en 1863.
Le barrage, dont les plans avaient été dressés par Bidaut, devait s’élever en un
rétrécissement de la vallée, en aval du confluent de la Getz, et à neuf cents mètres
environ du barrage actuel. La digue aurait eu trente mètres de hauteur et pouvait retenir
quatre millions et demi de mètres cubes.
Bidaut et Doret, inséparables, furent délégués à Eupen par le Gouvernement belge, à
l’effet d’y négocier avec les autorités allemandes.
La réunion se tint dans la maison du Landrath, le 8 septembre 1863, raconte le
docteur Cryns.