Page 69 - le barrage de la gileppe
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Le lion se compose de cent quatre-vingt-trois blocs, en grès de la Sure.
On commença par détourner le cours de la Gileppe en creusant deux galeries courbes, l’une
de trois cent soixante mètres de long, l’autre de cinq cent vingt mètres, profondes de trois mètres,
qui se réunissaient au-delà du chantier, vers Béthane, dans le lit de la rivière.
Pendant ce temps, on entamait les fondations, on encastrait leurs extrémités dans le rocher.
’ouvrage fut achevé, le rédacteur du Nouvelliste lui-même reconnut « qu’en regardant
Et quand l
ce mur, on n’avait plus d’inquiétude à avoir ».
Le 19 avril 1869, la première partie du barrage (trente- sept mètres de haut) était adjugée à
Caillet, pour une somme de 2 849 000 F.
Braive et
Aux sons des fanfares
fragment du banquet 9 octobre 1969
Ces travaux furent solennellement inaugurés. Le 9 octobre 1869, après un été sec
où la Vesdre tarie provoqua le chômage dans l’industrie textile verviétoise, une
cérémonie officielle, présidée par le bourgmestre Ortmans-Hauzeur, entoura la pose de la
première pierre. Les ministres des Travaux publics, Jamar, et de l’intérieur, Pirmez, y
assistaient.
Le procès-verbal en fut écrit sur deux parchemins dont l’un fut introduit dans un étui de
plomb, avec un spécimen de chacune des monnaies belges d’argent et de nickel de
l’époque. L’étui fut scellé dans la première pierre, un moellon d’un mètre cube.
On tira le canon et les fanfares de Dolhain-Limbourg, qui n’étaient pas encore
«royales», firent résonner de leurs cuivres les échos de la vallée.
Les fêtes se terminèrent à Verviers par un banquet où furent prononcés des discours qui
remplirent deux pages entières des journaux locaux...