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retrouvés scannés à la loupe, rabotés, asséchés là
où, il y a quelques années encore, se trouvaient
logés quelques « buffers » favorisant décision
rapide, action ou réaction locales. Aujourd’hui,
dans cet univers d’imprévisibilité, chaque sujet
demande à ce qu’il en soit référé plus haut ! La
deuxième jupe du diabolo est ainsi tracée : elle
tourne autour des responsabilités « reprises »
par le Corporate.
Et voilà comment la corde, celle censée faire du
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directeur d’usine le centre névralgique des déci-
sions opérationnelles, se resserre sur sa fonction.
D’un côté, la très grande délégation de responsa-
bilité qui fait reposer les décisions sur ses équipes.
De l’autre, une centralité qui diminue ses moyens
d’action. Petit à petit, de véritables créateurs locaux
qu’ils étaient, hommes et femmes de décision et
d’action, les directeurs d’usine deviennent des ges-
tionnaires trop centrés sur des tâches administra-
tives et de reporting.
Si les acteurs du terrain méritent de décider, il est
temps de rendre aux directeurs d’usine ce même
pouvoir ! Ils retrouveront alors le goût et la possibi-
lité d’oser, en un mot, la qualité unique de l’entre-
preneur. A la réflexion, le diabolo n’est pas qu’un art
de la jonglerie… car, mal contrôlé, il peut devenir
un mauvais tour de passe-passe : alors, libérons les
directeurs de nos usines !