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Laissons à nos philosophes la question fondamen-
                           tale de l’inné et de l’acquis… et interrogeons-nous
                           sur la compréhension du service client ; Peut-elle
                           être innée ? Comment des personnes pourraient-
                           elles tout donner au client alors que l’entreprise,
                           en retour, s’intéresse trop peu à « l’expérience sala-
                           rié » ? En réalité, la manière dont nous sommes
                           considérés façonne bien notre mental, notre
                           façon de voir et de comprendre les choses et,
                           bien sûr, d’agir…
                           Dernièrement, dans un autre contexte, je faisais
                           remarquer à l’un de mes clients insatisfait de ses
                           résultats en termes de service client que, dans ses
                           usines, tout est organisé pour les produits. Ils y
                           séjournent pourtant assez peu, en moyenne une
                           semaine. A l’inverse, peu de choses y sont réelle-
                           ment faites pour les hommes et les femmes qui
       47                  fabriquent ces produits et qui, eux, restent sur le
                           site… entre 20 et 30 ans. Choquant ? Pas vraiment.
                           En fait, deux interprétations du réel s’opposent ici.
                           D’un côté, la vision d’un monde technique piloté
                           par le rationnel et une approche mécaniste (les flux
                           de produits, la productivité, la supply chain,… ), de
                           l’autre, un monde biologique observé au travers
                           d’un prisme systémique (la culture, les interactions,
                           le management,… ), forcément moins déterministe.
                           Il existe une relation forte entre notre aptitude à
                           considérer les personnes de nos entreprises et la
                           façon dont elles vont s’approprier cette relation au
                           client. Cette pensée, dénommée « la symétrie des
                           attentions » a été portée sur le devant de la scène
                           par Vineet Nayar, CEO de HCL technologies dans
                           son livre « Employee first, Customer second » qui a
                           le mérite de remettre les choses dans l’ordre.
                           Entrons donc résolument dans un monde
                           moins déséquilibré : libérons la symétrie
                           des attentions ! ! !
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