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renouvellements de missions intérim ou de contrats courts a grimpé en
flèche. L’INSEE estime qu’au premier trimestre 2020 plus de 450.000
emplois ont été détruits dans le secteur privé, notamment dans les services
marchands et dans l'intérim.
La moindre prise en charge du chômage partiel par l’Etat à partir du 1er
juin 2020, va pousser les entreprises à licencier en masse. De grandes
entreprises toujours plus nombreuses annoncent des fermetures de site et
des compressions drastiques d’effectifs. Renault qui a bénéficié de 5
milliards d’aides publiques prévoit la fermeture de 4 sites et annonce 4600
suppressions de postes en France et près de 15 000 dans le monde,
provoquant la première grande mobilisation sociale de l’après confinement.
Air France qui a encaissé 7 milliards d’aides publiques, annonce un plan de
départ volontaires. Les exemples pourraient être multipliés mais les vagues
de licenciements annoncées par les grandes entreprises ne doivent pas
cacher la marée des destructions d’emploi provoquée par la déstabilisation
des petites entreprises notamment dans le secteur des services marchands
aux particuliers et aux entreprises. Avec la multiplication à venir des
faillites de petites entreprises que les banques refuseront de renflouer, les
chiffres officiels du chômage poursuivront leur envol dans les prochains
mois.
La destruction des emplois salariés accompagne la destruction en cours de
la « biodiversité économique » qui se manifeste notamment par la
disparition à venir de petits agriculteurs fragilisés par la fermeture des
marchés et de très nombreux petits commerces non franchisés, métiers de
l’artisanat : cafés, restaurants, détaillants et petits producteurs des
marchés, électriciens, plombiers, coiffeurs, chocolatiers, cavistes,
cordonniers, marchands de jouets, papeteries, vendeurs d'accessoires de
cuisine ou de vêtements… En France, on repère déjà les signes de
l’accélération de la concentration du capital fondée notamment sur
l’élimination des producteurs plus ou moins indépendants au profit d’un
ensemble d’oligopoles qui s’engouffrent dans la brèche ouverte par la crise
sanitaire. Pendant le confinement la grande distribution a, elle, tiré son
épingle du jeu et bénéficié des largesses gouvernementales.
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