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L’homme étant cagoulé, poings et pieds liés, toutes sortes d’ustensiles pouvaient alors entrer
               dans le jeu sado masochiste qui se poursuivait avec des pinces électrifiées accrochées au bout
               de  chaque  mamelon,  sur  les  testicules  et  la  pointe  de  la  verge,  envoyant  leurs  décharges
               électriques  à  la  fois  douloureuses  et  plaisantes  pour  le  client  qui  hurlait  de  douleur,  de
               bonheur  et  de  jouissance  à  la  fois. Les  parties  martyrisées  étaient  ensuite  inondées  de  cire
               liquide  brûlante,  ce  qui  poussait  la  douleur  à  son  paroxysme.  Parfois,  la  grande  prêtresse
               achevait ces séances en sodomisant ses clients à l’aide d’un godemiché, et les chevauchait
               telle une amazone conquérante et victorieuse, jusqu’à une jouissance paroxystique commune.
               Enfin s’ensuivait un silence de mort, durant lequel l’univers des odeurs succédait à celui de
               l’extase. Les fragrances d’encens et de myrrhe se mêlaient alors à celles du foutre et du sang.
               Les premiers temps que je passais chez Chantal, à l’arrivée d’un client, je restais caché dans
               une chambrette attenante à l’antre de tous les interdits. L’œil rivé au trou de la serrure, je ne
               perdais  pas  une  miette  de  ces  séances  d’expiation  ritualisée.  En  cas  de  perquisition  de  la
               police des mœurs, il était convenu entre nous que je me cache dans un précieux coffre indien
               en  bois  entièrement  sculpté  à  la  main,  et  me  recouvre  de  lingeries  frivoles  et  d’étoffes
               multicolores venues d’ailleurs. Le coffre étant juste assez grand pour me contenir, il y a fort à
               parier que cette naïve cachette n’aurait pas  résisté longtemps à la fouille des policiers. On
               imagine les conséquences ravageuses et funestes que cela aurait eues pour mon amie et moi…
               Un mois après cette incroyable rencontre, je franchirais un pas de plus en m’offrant contre
               rémunération à ce rituel surprenant, me donnant en spectacle par plaisir et en toute conscience
               à des clients fortunés tantôt acteurs, tantôt voyeurs. A l’époque, encore adolescent de quinze
               ans  qui  ne  disposait  pas  du  moindre  sou,  ces  prestations  grassement  rémunérées  me
               rapportaient une petite fortune que j’utilisais essentiellement pour financer ma garde-robe et
               mes sorties nocturnes.
               Grisé  par  cette  situation,  je  ne  réalisais  pas  vraiment  que  le  piège  de  l’argent  facile  se
               refermerait traîtreusement, sournoisement sur moi, glu toxique qui me laisserait peu de marge
               de manœuvre et qui, comme une drogue dure, aurait en quelque sorte raison de ma liberté en
               m'entraînant plus tard, à plusieurs reprises au cours des moments les plus difficiles de ma vie,
               à retomber inéluctablement dans la prostitution. Libre et toujours consentie...





































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