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Continuons  avec  François-Emmanuel  Fodéré  (1764-1835),  un  médecin
           considéré comme le père de la médecine légale en France. Ses écrits enferment

           les  femmes  dans  la  procréation  :  «  par leur destinée particulière, ont acquis en
           général leur degré de consistance dès qu’elles peuvent devenir mères, et […] ne sont
           plus  susceptibles,  jusqu’à  l’âge  de  cinquante  ans,  des  gradations  qui  s’observent

           dans le sexe masculin ». Il inscrit dans le code Pénal l’âge légal de vieillesse : 45
           ans pour les femmes ; 70 ans pour les hommes. On comprend donc que c’est
           une  vieillesse  légale  «  relative  à  la  fécondation  »  (Ibid).  Ici,  la  ménopause
           (même  si  le  terme  n’est  pas  employé  comme  tel)  est  renvoyée  à  des
           « incommodités qui naissent de l’âge critique » (Ibid).







                                    Le  médecin  suisse  Samuel-Auguste  Tissot  (1728-1797)  parle  d’âge
                                    critique  pour  nommer  les  changements  physiologiques  propres  aux

                                    femmes.  Dans  son  ouvrage  «  Traité  des  nerfs  et  de  leurs  maladies  »
                                    (Volume  n°2,  1779)  il  utilise  ce terme  pour  nommer  les changements
                                    physiologiques des femmes et accentue sur l’influence des menstrues et
                                    les conséquences de leur arrêt.








        En 1787 paraît « Conseil aux femmes de quarante ans » du médecin Jeannet  des
        Longrois.  D’après lui, la femme est « un être gouverné par sa sensibilité que la nature

        est impuissante à guérir », où « les complications de l’âme » qui se rajoutent aux causes
        physiques de l’arrêt des menstrues démontre que la nature a besoin « d’appeler l’art »
        à son secours, autrement dit l’aide des savoirs médicaux. Pour rappel, la médecine
        moderne  s’est  construite  à  travers  la  dichotomie  Nature  versus  Culture,  propre  à

        l’ontologie naturaliste (Descola, 2005). Les femmes faisant partie de la Nature, chose
        externe  à  l’Homme  qu’il  est  nécessaire  de  connaitre  pour  mieux  la  maîtriser  et
        dominer. Et cela à travers la Culture, dont les hommes en sont les possesseurs.







                                  Le médecin anglais John  Fothergill (1712-1780) concurrence Jeannet de Longrois
                                  en publiant en 1788 « Conseils pour les femmes de quarante-cinq ans à cinquante
                                  ans  ».  Il  propose  aux  savants  de  l’époque  ses  propres  observations,  afin  de  les

                                  éclairer  sur  la  question  de  l’arrêt  des  menstrues,  et  «  battre  en  brèche  »  des
                                  conceptions erronées (populaires ou savantes) sur la période critique des femmes.
                                  Il cherche à calmer les débats, et amener de la sécurité, de la raison. Il appelle à
                                  instruire les femmes et leur faire comprendre que c’est un arrêt naturel. En bref, il

                                  tente de les rassurer.


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