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Perception
Le corps fait partie prenant d’un cosmos, les deux étant intimement reliés,
du corps
connectés. Le cycle planétaire, des saisons, du travail, biologique et de la
communauté. L’individu a une sorte « d’Energie vitale » (ki) qu’il doit gérer afin
de conserver l’équilibre. Le Reiki est un exemple de cette conception cosmogonique. C’est une
médecine traditionnelle qui a pour but de rétablir l’énergie au sein du corps du patient, en
rééquilibrant ces « chakras ». Comme l’univers, le corps est composé d’éléments qui tiennent ensemble, en
équilibre. Si un des chakras est en mauvais état, le corps entier est déséquilibré. Le ki est en constante relation
avec le corps, l’environnement et les autres corps. L’individu responsable de son corps et de son équilibre.
Il y a des changements physiques en lien avec l’âge mûr, en commun au deux sexes. Des
Perception de
valeurs positives sont attribuées au « passage du temps », accompagné de rituels de
l’âge
transitions du cycle de vie homme/femme. Les femmes âgées sont les « liens essentiels entre
l a famille élargie et les ancêtres » (Ibid). Le processus vieillissement est vue comme normal et
commun chez les deux sexes, « par conséquent les Japonaises d’âge mûr n’ont jamais été perçues au cours de
l’histoire comme des anomalies biologiques ou sociales » (Ibid). Des signes de vieillissement tels que les
cheveux blancs, la baisse de la vue, etc. sont des signifiants de ce que demain doit être.
Une perception que
Margaret Lock Le « passage à travers le cycle de vie est une expérience subjective, surtout en ce qui
retrouve dans les concerne la façon dont les relations avec les autres évoluent dans le temps ; les
discours des femmes femmes, en particulier, s’attendent à ce que leur vie prenne un sens en fonction de
interrogées ce qu’elles accomplissent pour les autres plutôt que pour elles-mêmes » (Ibid).
Valeur du La société japonaise accorde une place importante au travail. C’est une insulte de traiter
travail une personne de fainéant. Cette éthique du travail est au cœur du « syndrome de la
ménopause », une sorte de « maladie de la Civilisation », vu par les médecins comme une
« maladie de luxe », des femmes qui n’ont plus de but (ikigai) dans la vie. Ce sont celles qui ont trop de temps
libre et apportent peu à la société qui ressentent le plus ce syndrome. D’après ce
stéréotype, une femme dynamique, caractéristique de leurs aïeules, surmontera ce
moment de la vie. Ce n’est donc pas l’arrêt des règles qui est au cœur des discours mais
plutôt des dimensions morales sur le rôle de « care » des femmes en âge mûr.
La Kônenki gênants. Mais ici il n’y a pas de relation directe entre
l’arrêt des règles et ces sensations embarrassantes.
Le mot « ménopause » au Japon n’a pas
C’est avec l’échange avec des européens, dans les
d’équivalent, celui qui s’en rapproche le plus est
années 1930, quand des médecins japonais partent
« kônenki ». Avant les années 1990 la kônenki est très
étudier sur le vieux continent, et que la notion de
peu médicalisée. Avec la pression économique, des
kônenki est attribuée à la ménopause. L’interprétation
praticiens vont offrir des consultations privées, écrire et l’appropriation du discours médical occidental se
des articles, des livres, etc. Cependant, le traitement fait à travers la vision analogique et holistique de la
hormonal est rarement prescrit, les médicaments à médecine japonaise. Ils relient la kônenki à une
base de plante restent prioritaires. perturbation du fonctionnement du corps. Les
Le discours médical sur le kônenki est récent. La malaises ne sont pas directement liés à la baisse des
médecine sino-japonaise, depuis des siècles, admet que œstrogènes mais « à une déstabilisation du système
l’arrêt des règles « peut laisser du sang séché dans le nerveux autonome » (Ibid).
corps » (Ibid) pouvant développer des symptômes
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