Page 429 - Chimie organique - cours de Pau 2- Brigitte Jamart
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Partie Il ■ Chimie organique descriptive


                 Les ylures au phosphore sont obtenus à partir des sels de phosphonium eux-mêmes obtenus à partir
               de phosphines et de dérivés halogénés :

                                      •                            e                e
                               (CH,),P + R CH,Br            (CH,),P CH,R +Br

                                Phosphine                        Sel de phosphonium

                 L'effet inductif-attractif du phosphore chargé positivement confère aux protons voisins un carac-
               tère acide pouvant ainsi être arrachés par une base suffisamment forte en conduisant à un ylure :


                            e                 (CH)COK'          o
                     (CH,),P CH, R +Br                   (CH,),P CH R +(CH,),COH + KBr
                                                                 Ylure


                 Par son caractère nucléophile, l'ylure s'additionne sur un dérivé carbonylé pour conduire à une
               bétaïne qui se décompose en éthylénique selon le mécanisme :

                                              7)
                         E!l
                   (CH),P-CH R+RCR                       >                       Bétaïne
                             e-~


                                 O
                               OI        (CH,)P      O
                                               I      IR                                     R
                                               CH C              (CH,),P=O+R CH=C
                                           R /         ""-R"                                 ""-R"
                                                                  Oxyde de phosphine



               18.2.2 Réactions associées à la labilité de l'hydrogène
                        en a du carbonyle

         p     Les atomes d'hydrogène portés par un carbone «en a» du carbonyle (c'est-à-dire un carbone adjacent
               à celui du carbonyle) sont labiles, ou encore « acides ». La constante d'acidité correspondante est
         chap. 5,                        20
         § 5.5.1  extrêmement faible (K, =10 ,ou pKa= 20) et la dissociation dans l'eau, pour les termes qui y sont
               solubles, est pratiquement nulle. Mais ces hydrogènes peuvent être « arrachés » par une base suffisam-
               ment forte, telle que OH-, CH CH 0-, NH :
                                         3   2      2

                                             H
                                              1                      .-.
                                         CC+OH «s               CC +H,O
                                         Il   I                 Il   1
                                         0                      0
        p                              Aldéhyde ou cétone      Ion énolate


            8
       c~aii1.~ ·  L'origine de cette labilité a déjà été indiquée, et la structure mésomère de l'ion énolate, dont la
       et 18.2.2.a  stabilisation par résonance joue un rôle important, est à nouveau envisagée ci-après.



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