Page 849 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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             L'effet thérapeutique est tout aussi spectaculaire dans les kératodermites palmo­
           plantaires dont certaines formes sont invalidantes. L'activité se manifeste dès la pre­
           mière semaine. Après disparition de l'hyperkératose, la peau sous-jacente est érythé­
           mateuse et vulnérable, rendant l’adaptation de la posologie parfois délicate.
           1.6.1.2.   LE PSORIASIS
           Cette maladie proliférative de l'épiderme concerne 4 à 5 % des affections dermatolo­
           giques. Il s'agit d'une dermatose érythro-squameuse invalidante, chronique et récidi­
           vante qui peut revêtir plusieurs formes cliniques dont des formes rebelles résistantes
           aux thérapeutiques usuelles et des formes sévères mettant en jeu le pronostic vital.
             Le traitement actuel de choix est l'acitrétine et l'étrétinate, associé ou non à la
           PUVAthérapie. L'association conduit à des résultats plus rapides et de meilleure qua­
           lité esthétique. Les formes localisées de la maladie (moins de 30-40 % de la surface
           corporelle atteints) ne sont pas justiciables de cette thérapeutique en raison de l'index
           thérapeutique (bénéfice thérapeutique/effets indésirables) défavorable.
           1.6.1.3.   LES DERMATOSES INFLAMMATOIRES DIVERSES
           Le lichen plan buccal, le lupus érythémateux chronique, la maladie de Reiter et les
           pustuloses amicrobiennes sont améliorés lors d'un traitement par les rétinoïdes.
           1.6.2.  En cancérologie
           Dès les années 1960, chez l'animal, avaient été reconnus les effets préventif et curatif
           de la vitamine A sur les tumeurs. Il apparut que cette propriété était due en fait à son
           métabolite : l'acide rétinoïque. Cette observation fondamentale est à la base de l'utili­
           sation clinique des rétinoïdes en chimioprévention et chimiothérapie anticancéreuses.
            Les études les plus avancées et les mieux documentées concernent la trétinoïne,
            l'isotrétinoïne et l'étrétinate.
            1.6.2.1.   CHIMIOPRÉVENTION DES CANCERS
            Le xeroderma pigmentosum (affection génétique au cours de laquelle le malade déve­
            loppe des cancers cutanés à répétition) constitue une indication de l'isotrétinoïne et
            de l'étrétinate. Sous traitement, l'apparition des tumeurs est réduite de 80 %.
              Des bénéfices du même type sont décrits avec l'isotrétinoïne pour d'autres carci­
            nomes cutanés, certains types de tumeurs de la prostate et dans le cas de tumeurs
            secondaires de la cavité buccale, du pharynx et du larynx, après exérèse et (ou) radio­
            thérapie.
            1.6.2.2.   CHIMIOTHÉRAPIE DES ÉTATS PRÉCANCÉREUX
           Une série de situations prémalignes peut éventuellement évoluer en cancers. Les réti­
           noïdes de première et deuxième générations se montrent capables de réduire les
           lésions précancéreuses au niveau cutané (kératose actinique...) au niveau de la tête et
           du cou (leucoplasie...) ou encore au niveau pulmonaire ou bronchique. Dans la majo­
           rité de ces études, les rétinoïdes sont administrés par voie orale.
           1.6.2.3.  CHIMIOTHÉRAPIE DES CANCERS
             Les cancers traités par les rétinoïdes de première et deuxième générations sont
           des tumeurs cutanées (carcinomes à petites cellules, mélanomes, lymphomes cuta­
           nés à cellules T...), les carcinomes squameux de la tête et du cou, le cancer du pou­
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