Page 853 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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            1.7.2.1.  TROUBLES CUTANÉO-MUQUEUX
            Ils constituent les effets indésirables les plus fréquents. Dose-dépendants, ils cèdent
            à l'arrêt du traitement. Ces troubles se manifestent :
           -  au niveau des muqueuses, en particulier par une sécheresse buccale et nasale, une
             cheilite sèche fissuraire ;
           -  au niveau de la peau, par un prurit, une sécheresse, une desquamation et un amin­
             cissement de la peau saine, entraînant une fragilité cutanée ;
            -  au niveau des phanères, par des troubles de croissance avec atteinte unguéale, par
              une alopécie plus ou moins marquée ;
            -  au niveau de l’œil, par une conjonctivite, une opacité coméenne avec ou sans ulcé­
              ration et par une baisse de la vision crépusculaire.
              Ces troubles cutanéo-muqueux sont inévitables : la peau est en effet un tissu-cible
            des rétinoïdes.

            1.7.2.2.  TROUBLES D'ORDRE GÉNÉRAL
            Ces effets indésirables, plus rares et généralement transitoires sont : d'ordre central
            avec céphalées épisodiques, signe d'hypertension intracrânienne et (ou) d'ordre
            digestif avec nausées et vomissements.

            1.7.2.3.  TROUBLES DES PARAMÈTRES BIOLOGIQUES
            Ils sont facilement mis en évidence pour la plupart et servent de marqueurs.
              Le bilan hépatique peut révéler une cytolyse et (ou) une cholestase hépatique avec
            élévation transitoire des transaminases et des phosphatases alcalines, dont la surve­
            nue impose une surveillance régulière. Le retour à la normale suit généralement l'arrêt
            du traitement. Des cas d'hépatites sévères ont été signalés.
              Le bilan lipidique, chez les sujets diabétiques, obèses, alcooliques, ... sous traite­
             ment rétinoïdique, présente généralement les perturbations suivantes :
              hypertriglycéridémie par augmentation de la fraction VLDL,
              hypercholestérolémie avec accroissement de la fraction LDL tandis que la fraction
             HDL diminue,
              hypo-apolipoprotéinémie A mais hyper-apolipoprotéinémie B.
               Il est évident que ceci impose, lors de traitements prolongés, une surveillance
             attentive des taux de cholestérol et de triglycérides, surtout chez le sujet à risque,
             mais aussi de ceux des transaminases et des phosphatases alcalines.
               L'examen radiologique, lors de traitements prolongés à fortes doses, peut mettre
             en évidence des modifications des processus d'ossification : hyperostose squelet­
            tique, calcification des tissus mous, en particulier ligamentaires, ostéoporose, soudure
            prématurée des épiphyses chez l'enfant. Ces perturbations sont à l'origine de la sen­
            sation de "douleurs osseuses" ressenties par les sujets traités.
              La prescription de rétinoïdes chez un enfant ou un adolescent doit donc faire peser
            soigneusement les risques éventuels encourus de la thérapeutique en regard de la
            gravité de la dermatose et, ce, en raison de l'effet de ces molécules sur la croissance
            osseuse. Des bilans radiologiques osseux seront alors réalisés avant et pendant le
            traitement, et toute élévation des phosphatases alcalines commandera l'arrêt de cette
            thérapeutique.
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